Coronavirus : faut-il fermer les Chantiers durant le confinement ?
Des salariés et employés sous-traitants ont débrayé ce matin, ils estiment ne pas être suffisamment protégés et souhaitent la fermeture du site.
Arnaud Fontaine, délégué CGT Navale aux Chantiers de l’Atlantique réagit aux annonces du Président de la République Emmanuel Macron, et à la décision des Chantiers de l’Atlantique de ne pas fermer le site.
« Les mesures prises sont insuffisantes »
« C’est un bazar intégral, tout le monde est très inquiet » commente Arnaud Fontaine. Plusieurs centaines de personnes ont ainsi débrayé ce matin du mardi 17 mars de 9h à 12h, pour protester contre le maintien de l’activité. Parmi elles, des salariés des Chantiers, des bureaux d’études, mais aussi des employés d’entreprises sous-traitantes. « Je travaille en binôme, nous sommes une centaine de personnes dans mon atelier, nous touchons les mêmes poignées de portes, et nous sommes loin des 5 personnes maximum que nous devrions rencontrer dans une journée, comme l’a préconisé Emmanuel Macron hier soir » continue-t-il. La direction des Chantiers s’est réunie durant le débrayage, mais les premières mesures prises sont insuffisantes aux yeux du syndicaliste (pas plus de 3 personnes à la machine à café, ne pas être plus de 6 personnes en même temps dans les ascenseurs, travail des équipes en 2*8). « Nous avons obtenu la fermeture des bureaux d’études et des ateliers chantiers, mais nous souhaitons la fermeture intégrale des Chantiers car nous ne sommes pas suffisamment protégés » explique-t-il. Ailleurs en France, plusieurs sites industriels ont déjà pris cette décision comme Michelin, ou encore PSA. À Saint-Nazaire, plusieurs milliers de personnes travaillent chaque jour sur le site, avec certains métiers qui se retrouvent en première ligne. « Certaines entreprises sous-traitantes de nettoyage se retrouvent avec une charge de travail supplémentaire, mais sans plus de moyens. Ils n’ont plus de masques, et aujourd’hui, n’ont pas pu réapprovisionner et nettoyer les torchons et rouleaux de papier » se plaint Arnaud Fontaine qui regrette également que chacun se renvoie la balle : « Les Chantiers avancent que les entreprises sous-traitantes ne sont pas de leur ressort, et les sous-traitants attendent les consignes des Chantiers ». Une inertie qui fait monter l’inquiétude parmi des salariés qui se sentent exclus des préconisations du Ministère de la Santé, et revendiquent la fermeture du site, tout en étant assurés de toucher leurs salaires.