Publié le 21 Septembre 2023 à 16:37.

Saint-Nazaire : pollution à l’arsenic dans des puits de Méan-Penhoët

L'association VAMP tire la sonnette d'alarme et demande des contraintes pour garantir l'environnement et la santé des habitants.

Saint-Nazaire : pollution à l’arsenic dans des puits de Méan-Penhoët © Adobe Stock

Au mois de mars dernier, l'attention de l'association VAMP (Vivre à Méan-Penhoët) est éveillée par un arrêté préfectoral publié sur le site de la Préfecture. Celui-ci révéle qu'au premier semestre 2022, une importante pollution des sols et des eaux souterraines a été détectée, notamment en métaux lourds, lors d'une inspection dans le cadre du projet “Pôle Sud Intégré” des Chantiers de l'Atlantique. Le site est situé à quelques encablures du quartier de Méan-Penhoët. L'association décide alors de missionner un laboratoire pour effectuer ses propres relevés dans les puits privés environnants. Arsenic, Alluminium, ou encore Ammonium… Les polluants sont détectés à des seuils bien supérieurs aux normes sanitaires. Les habitants demandent aujourd'hui aux autorités de prendre la mesure de leur inquiétude.

Des anomalies détectées sur le site

« Nous n’avons jamais pensé que le merlon qui nous sépare de la zone industrialo-portuaire était un obstacle suffisant pour empêcher les fumées cancérigènes de se propager dans notre quartier. Nous venons donc d’apprendre que nous étions aussi impactés « par le bas » puisque les eaux de nos puits sont gravement polluées à l’arsenic » soupire Christian Quelard, président de l'association Vivre à Méan-Penhoët. L'arrêté du 16 mars 2023 liste les anomalies détectées sur le site des Chantiers : métaux, hydrocarbures, naphtalène, BTEX, PCB, Benzène… Par la suite, des travaux de dépollution ont effectivement été menés, mais qu'en est-il à proximité ? « Selon cet arrêté, ces pollutions concernent aussi l‘extérieur du site (…) En dépit de cela, l’arrêté préfectoral n’a pas demandé d’investigations hors site à l’exploitant » regrette Christian Quelard. Une recherche des points d'eau a bien été réalisée, « mais depuis la voie publique seulement, on comprend aisément pourquoi elle a été infructueuse » poursuit-il.

Les eaux de deux puits privés analysées

Au mois de juin 2023, l'association décide d'utiliser sa trésorerie pour analyser l'eau de deux puits du quartier situés à 700 mètres l'un de l'autre. « 180 euros par puits. Nous sommes une petite association, et n'avons pas les moyens d'examiner tous les puits du quartier » ajoute le président de l'association. « il a été relevé une concentration en Arsenic de100µg/litre soit 10 fois la valeur limite pour l’eau potable ! » détaille-t-il. Les élus et l'ARS ont été alertés dans la foulée, « pour connaître la conduite à adopter et les recommandations à suivre ». En plein été, alors que les potagers sont arrosés dans les jardins, que les parents remplissent la piscine de leurs enfants, ou que certains domiciles sont alimentés en eau par puisage, l'inquiétude grandit.

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L'ARS répond à l'association

« Malgré nos alertes depuis juillet, aucune information de la population sur les risques afférents et les mesures de précaution nécessaires n'a été réalisée par l'agence régionale de santé, la Préfecture ou la municipalité » indique VAMP. Pourtant, une réponse de l'ARS leur parvient finalement le 23 août, qui surprend Christian Quelard par sa désinvolture : « L’eau des 2 puits présente une teneur en arsenic de 100 µg/l, 10 fois donc supérieure à la limite de qualité des eaux destinée à la consommation humaine. Nous notons que le laboratoire qui a procédé aux analyses ne bénéficie pas d’une accréditation COFRAC pour les analyses des eaux destinées à la consommation humaine. Néanmoins, au vu de cette teneur mais aussi de la contamination microbiologique, l’eau des 2 puits doit être considérée comme impropre à la consommation,  la préparation des repas, ou encore l’hygiène corporelle. Nous recommandons également d’éviter d’utiliser les eaux extraites de ces puits pour le remplissage des piscines et l’arrosage des potagers » Oui, mais pour combien de temps, et les autres puits du quartier sont-ils aussi concernés ?

Il faut informer la population

« À notre connaissance, aucune investigation n'a été menée pour évaluer l'étendue des dégâts sur le quartier comme sur l'agglomération » s'inquiète le président de VAMP. « Nous ne connaissons pas l'origine de cette pollution, nous ne pointons du doigt personne. Nous demandons juste aux autorités de procéder avec leurs moyens, aux analyses que nous avons entamées avec nos maigres ressources » insiste-t-il. Vivre à Méan Penhoët partage également son inquiétude sur la conduite à adopter par la population. Il faut « que les services compétents informent largement la population nazairienne des risques et des recommandations à suivre dans l’utilisation de l’eau des puits. (…) Nous continuons d’exiger des Plans de Surveillance Environnementale prescrits aux industriels qui nous entourent, et de vraies contraintes pour préserver notre environnement et notre santé ».

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