Saint-Nazaire : le directeur du Leclerc prêt face à la crise du Coronavirus
Gaël Rigault salue le travail de son équipe, et un modèle capable d'affronter les enjeux d'approvisionnement et sanitaires actuels.
Face à la crise du Coronavirus, Gaël Rigault, directeur du Centre Leclerc de l’Immaculée, se veut grave, solidaire et rassurant tout à la fois. Grave car concerné par la santé de ses 450 collaborateurs et de ses clients pour lesquels il a rapidement mis en place des mesures sanitaires. Solidaire des associations nazairiennes qui oeuvrent sans relâche pour loger les sans abris dans des hôtels de la ville, et à qui il fournit des produits alimentaires. Rassurant enfin, car engagé dans un modèle de distribution capable d’assurer efficacement du stock sur toute la durée de la crise du Coronavirus.
On parle de plus en plus sur Saint-Nazaire d’une action caritative du centre Leclerc pour les sans abris ?
« Oui, je reçois quotidiennement des dizaines d’appels, mails, textos, de détresse en provenance de particuliers comme de professionnels présents sur le front de la solidarité. Celui de Laurent, gérant investi de l’hôtel de l’Europe m’a particulièrement ému, et j‘ai tout de suite mobilisé mes équipes. L’objectif étant d’apporter, face à l’urgence, une solution « petit déj » à son établissement accueillant des personnes en situation de grande précarité : fruits, boissons chaudes, gâteaux, viennoiseries ... tout ce qu’il faut pour tenir quelques semaines. Il y a quelques gamins me semble t-il parmi les résidents ! Ils auront aussi le droit à leurs chocolats de Pâques ! Je tiens aussi à saluer toutes les associations qui se démènent, comme le Carillon, présent auprès de l’hôtelier qui aura besoin également de soutien de la part de bénévoles ».
Comment interprétez-vous les évènements que nous vivons ?
« Le pays traverse une crise sanitaire sans précédent qui met à mal sans demi mesure notre modèle social, économique et territorial. On a souvent ciblé les grands équipements commerciaux de périphérie comme les responsables de beaucoup de maux. Aujourd’hui ils démontrent leur utilité pour la collectivité, j’ai même trouvé dans mes stocks des masques chirurgicaux pour les offrir aux urgentistes ! La grande distribution à l’échelle nationale, plus que jamais va jouer un rôle crucial face à cette épidémie pour garantir aux Français, en zone urbaine comme à la campagne un approvisionnement alimentaire constant et surtout dans les meilleures conditions sanitaires. Toute la filière alimentaire est sur le pont ! Et il convient de saluer l’engagement, mais aussi de soutenir, les agriculteurs, éleveurs, pêcheurs, employés des industries agro-alimentaire, chauffeurs, logisticiens, employés des petits commerces, des marchés alimentaires, des drives, des grandes surfaces, qui continuent d’assurer la continuité d’un service indispensable à la vie du pays ».
Le modèle Leclerc a été largement éprouvé ces derniers jours, sommes nous prêt pour gérer cette crise ?
« En fait, il faut avoir en tête que le pire est toujours à venir ! C’est un état d’esprit qui nous oblige quotidiennement à mieux nous préparer. Cela vaut pour la qualité de la production alimentaire, comme pour la logistique des approvisionnements, ou l’organisation du travail. Dans le modèle E.LECLERC nous ne sommes pas dans une logique de flux tendus pour nos approvisionnements, et les événements malheureux du moment valident ce choix. Nous avons du stock pour tenir le cas échéant ! Et sur le plan de l’engagement des équipes, je peux vous affirmer que nos 450 collaborateurs mesurent parfaitement les enjeux et qu’ils ont un mental d’acier, de belles valeurs de solidarité, et un sens civique que beaucoup de donneurs de leçons pourraient leur envier ».
Comment gérez-vous personnellement la crise ?
« Je pense beaucoup à mes grand parents paternels en ce moment. Ils ont exercé tout les métiers de la chaîne alimentaire à Saint-Nazaire, boucher de quartier, puis épiciers, et entrepreneurs dans la grande distribution. Les valeurs de bon sens, de bienveillance avec les autres, de partage, de famille ont toujours guidé leur action. . . Leur parcours est une source d’inspiration pour moi, pour avancer dans un monde ou plus rien ne sera comme avant ».
Le mot de la fin ?
« L’infiniment petit peut venir menacer l’infiniment grand, et bousculer nos certitudes. Nous en avons l’exemple avec ce virus. Pour autant, il faut continuer de se battre, se relever, et tirer les leçons de cette catastrophe ».