Saint-Nazaire : photographe globe-trotteuse, Émeline capture les histoires d’après tempête

Depuis 2 ans, la jeune femme réalise un tour de France et cherche la rencontre avec autrui. Son objectif ? Confectionner un projet photographique itinérant, où elle raconte les épisodes de vie de ses confidents.

Émeline attend les histoires d'après tempête des Nazairiens place du Commando © SaintNazaireNews.fr

Elle bouquine sur un banc en bois de la Place du Commando, malgré la grisaille et le vent peu enclin à attirer les promeneurs sur le front de mer. À ses cotés, Émeline, 27 ans, maintient tant bien que mal une pancarte sur laquelle on peut lire : « je cherche des histoires de vie pour un projet photo ! ».

 « Ce qui m'intéresse c'est l’après-tempête »

« Je recherche des histoires à travers la France pour une série qui s'appelle Refuges » partage la jeune femme. Partie de Brest, Émeline a débuté ce projet photographique itinérant en 2023. Depuis, les escales sont si nombreuses qu'énumérer chaque ville est impossible. « C'est un travail photographique sur la reconstruction. Comment tu peux te reconstruire après un événement douloureux. Ce qui m'intéresse c'est l’après-tempête » fait savoir la photographe. Ce qu'Émeline cherche à imortaliser, « c'est de la vie quotidienne, affective, de la vie intime. Capter l'univers des gens ». À la question pourquoi faire halte à Saint-Nazaire, elle met en avant la chanteuse Zaho de Sagazan, qu'elle sait être originaire de la Cité Portuaire.

Un travail documentaire

« Chacune de ces histoires est d’abord le fruit d’une rencontre ». Sur son site professionnel, Émeline raconte avec les mots l'Odyssée des personnes acceptant de la lui partager. Après avoir suivie une formation à l'EMI-CFD de Paris, une école des Métiers de l'Information, elle a conscience que les terrains de guerre et le reportage ne l'interessent guère. Elle sait qu'il n'est pas necessaire de se rendre à l'autre bout du monde pour trouver des histoires. Elle préfère raconter les émotions des gens. « J'ai toujours été très intéressée par la photographie documentaire » insiste-t-elle. Pour autant, Emeline aime voyager. D'une licence d'histoire à Santiago, au Chili, en passant par des stages de photojournalisme et d'investigation en Inde et en Afrique, elle a tout d'une globe-trotteuse.

Une semaine à écouter les Nazairiens

Émeline compte rester sept jours à Saint-Nazaire. Pour traverser la France de ville en ville, l'auto-stop ainsi que la générosité des conducteurs sont ses meilleurs alliés. En ce qui concerne l'hébergement, la solution est là aussi toute trouvée. Le coachsurfing, une méthode qui lui permet de se loger gratuitement chez l'habitant lors de ses voyages. Un “J'irai dormir chez vous”, mais photographique. Coté finances, Émeline peut compter sur les prix et bourses dont elle a été lauréate avec sa série “Refuges”. Au cours de ces deux dernières années, ce sont trois histoires qui se sont vu immortalisées au travers d'une série d'images et d'un texte romanesque. « Je ne peux pas raconter les histoires de tout le monde. Ce qui ne m'empêche pas de tout écouter » avoue la photographe.