Publié le 03 Septembre 2020 à 19:42.

Saint-Nazaire : Rabas Protec, les riverains demandent une prise de position des élu(e)s

L'association Vivre à Méan Penhoët, qui lutte depuis 5 ans contre l'installation de la société Rabas Protec, attend des réponses claires.

Saint-Nazaire : Rabas Protec, les riverains demandent une prise de position des élu(e)s © SaintNazaireNews.fr

Une nouvelle enquête publique réalisée par la Préfecture de Loire-Atlantique s’ouvre du 3 septembre au 2 octobre 2020 (arrêté préfectoral n°2020/ICPE/189), visant l’activité de l’usine de traitement de surface Rabas Protec. Conformément à l’article 6 de cet arrêté, l’association de riverains Vivre à Méan Penhoët demande que le prochain Conseil Municipal de Saint-Nazaire du 11 septembre donne son avis sur la demande d’exploiter présentée par Rabas Protec.

Une usine implantée au coeur du quartier

Née il y a 5 ans, l’association Vivre à Méan Penhoët se bat depuis contre l’installation de l’usine de traitement de surface Rabas Protec. « Cette usine utilise et rejette dans l’atmosphère un certain nombre de substances polluantes parmi lesquelles un composé du Chrome VI, le Chromate de strontium, reconnu cancérigène certain par le Centre International de recherche sur le cancer (CIRC) et inscrit sur la liste des substances extrêmement préoccupantes soumises à autorisation par l’Union Européenne. » L’usine est située à une vingtaine de mètres des premières habitations, et dans le périmètre immédiat de l’internat de l’Institut Médico Éducatif Clémence Royer, de l’école Ernest Renan, de l’école Saint Joseph, de l’école Paul Bert et de la SEGPA Sainte Thérèse. « Le Tribunal administratif nous a donné raison en annulant l’autorisation d’exploiter de la société Rabas Protec le 28 novembre 2018 » explique l’association. Pourtant, après que l’état ait fait appel, une autorisation dérogatoire délivrée par la Préfecture permettait la poursuite des activités. L’enquête publique qui vient de s’ouvrir fait ainsi suite à la nouvelle demande d’autorisation d’exploiter déposée par Rabas Protec. « Nous allons de nouveau dire au cours de cette nouvelle enquête publique, à l’heure où les chiffres mesurant la Santé de la population Nazairienne sont particulièrement inquiétants quant à la surmortalité par cancer, notre opposition à l’existence d’une usine de ce type au cœur de notre quartier (...) Nous espérons que cette fois, contrairement à ce qui s’était passé lors de la première enquête publique, le Conseil municipal de Saint Nazaire saura prendre position, comme l’y invite l’article 6 de l’arrêté préfectoral. »

La lettre adressée aux élu(e)s de Saint-Nazaire

« Madame, Monsieur,

Une nouvelle enquête publique sera réalisée du 3 septembre au 2 octobre 2020 par la Préfecture de Loire-Atlantique (arrêté préfectoral n°2020/ICPE/189) sur une demande d’autorisation présentée par la SAS Rabas Protec en vue d’exploiter une ligne de traitement de surface et de peinture à Saint Nazaire, 188 rue de Trignac.

L’Article 6 de l’arrêté prévoit que le conseil municipal de Saint Nazaire sera appelé à donner son avis sur cette demande d’autorisation d’exploiter présentée par la SAS RABAS PROTEC dès l’ouverture de l’enquête.

Cet avis ne sera pris en considération que s’il est exprimé au plus tard dans les quinze jours suivant la clôture du registre d’enquête.

Pour information, cette usine utilise et rejette dans l’atmosphère un certain nombre de substances polluantes parmi lesquelles un composé du Chrome VI, le Chromate de strontium, reconnu cancérigène certain par le Centre International de recherche sur le cancer (CIRC) et inscrit sur la liste des substances extrêmement préoccupantes soumises à autorisation par l’Union Européenne.

Pour information toujours, cette usine se situe à moins de 20 mètres des premières habitations, à 80 mètres de l’internat de l’Institut Médico Éducatif Clémence Royer, à 200 mètres de l’école Ernest Renan, à 350 mètres de l’école Saint Joseph et à 500 mètres de l’école Paul Bert et de la SEGPA Sainte Thérèse.

Nous nous sommes opposé à l’époque à son installation, tant sur le fond –mise en danger de la santé de la population riveraine et plus particulièrement des enfants fréquentant les écoles avoisinantes, que sur la forme – une première enquête publique incomplète et réalisée en catimini du 15 juillet au 17 aout 2015 et sur laquelle la Mairie de Saint-Nazaire ne s’était pas prononcée à l’époque.

Suite à cette première enquête publique la Préfecture a accordé une autorisation d’exploiter à l’entreprise le 22 février 2016. Alors pourquoi cette nouvelle enquête publique ?

Parce que le Tribunal administratif que nous avions saisi en contestant la validité de l’autorisation d’exploiter délivrée par la Préfecture nous a donné raison en annulant cette autorisation d’exploiter le 28 novembre 2018.

L’État a alors immédiatement fait appel et simultanément la Préfecture a publié une autorisation dérogatoire permettant à l’entreprise Rabas Protec de poursuivre ses activités, contournant en cela la décision de justice qui nous était favorable.

L’entreprise a eu alors 6 mois pour présenter un nouveau dossier de demande d’autorisation d’exploiter et c’est ce nouveau dossier qui entraine cette nouvelle enquête publique qui se déroulera très bientôt.

Nous allons de nouveau dire au cours de cette nouvelle enquête publique, à l’heure où les chiffres mesurant la Santé de la population Nazairienne sont particulièrement inquiétants quant à la surmortalité par cancer, notre opposition à l’existence d’une usine de ce type au cœur de notre quartier.

Nous allons de nouveau dire que le Chromate de strontium utilisé et rejeté dans l’air que nous respirons est un produit CMR (Cancérigène Mutagène et Reprotoxique) dont beaucoup de scientifiques considèrent, comme pour l’amiante, qu’il est sans effet de seuil, c’est-à-dire qu’il n’existe pas de dose inhalée, aussi minime soit-elle, pour laquelle il n’y a pas de risque de développer ultérieurement un cancer.

Nous allons de nouveau dire que nous ne comprenons pas que la Loi n’interdise pas l’installation de ce type d’usine à proximité d’écoles maternelles et élémentaires quand elle impose une distance minimum vis-à-vis de ces écoles pour l’installation de débits de boisson !

Nous allons de nouveau dire que l’usine Rabas Protec, venant s’ajouter à d’autres usines comme Stelia situées à la lisière de notre quartier, utilisant et rejetant du Chrome VI, ce n’est pas seulement ses rejets qu’il faudrait prendre en compte mais l’effet cumulé de l’ensemble des sources de Chrome VI sur les riverains.

Nous allons de nouveau dire…. mais nous souhaitons aussi contrairement à ce qui s’est passé lors de la première enquête publique entendre ce que vous avez à dire.

Dans l’excellente exposition située place Blancho devant la Mairie de Saint-Nazaire et intitulée : « De la guerre à la paix, Les Nazairien-es dans la tourmente », un panneau consacré à la reconstruction de Saint Nazaire est intitulé « La reconstruction, une nouvelle organisation de l’espace urbain. » Dans ce panneau sont évoqués en quelques phrases les principes qui ont guidé les réflexions de l’architecte en charge de cette reconstruction, Noël Le Maresquier. On peut y lire la phrase suivante : « On vise aussi à séparer l’habitat des usines dans un souci de salubrité publique »

Certes vous ne pouvez pas revenir sur le permis de construire accordé par la Municipalité précédente à l’entreprise Rabas Protec à moins de 20 mètres des premiers habitats et nous voulons bien donner acte aux conseillers municipaux de cette précédente municipalité une certaine méconnaissance des produits mortifères utilisés par l’entreprise.

Mais maintenant nous savons, vous savez, et nous comptons sur votre engagement affiché à défendre la santé des habitants de votre commune, pour donner un avis en accord avec le souci de salubrité publique que portaient déjà les reconstructeurs de notre ville.

Dans l’attente de cet avis, nous vous adressons nos salutations citoyennes.

Saint-Nazaire, le 28 août 2020
Les membres de l’association Vivre à Méan Penhoët »

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