À Pornichet, Mary transforme son combat contre le cancer en mobilisation pour Octobre Rose

Habitante de Pornichet et atteinte d’un cancer du sein, Mary lance plusieurs actions pour récolter des fonds au profit de l'Institut de Cancérologie de l'Ouest.

Mary François Le Douarin connaît de l’intérieur la réalité du cancer du sein. Diagnostiquée en 2019, elle mène depuis un combat marqué par des phases de stabilité et de rechutes. Cette année, elle a décidé de franchir le pas en créant à Pornichet, un rendez-vous d’Octobre Rose différent de ceux auxquels elle a pu participer par le passé. « La plupart des événements proposés pour cette cause sont sportifs, j’ai eu envie d’autre chose, d’une dimension plus culturelle et symbolique » explique-t-elle. Mary est partie renconter le maire, l'équipe du cinéma La Toile de Mer, des créateurs, la Médiathèque, ou encore tous les coiffeurs de la Ville. Avec toute son énergie, elle a créé tout un tissu d'événements solidaires au profit de la recherche.

Un mois d’initiatives locales

Dès juin, Mary a frappé à la porte de tous les salons de coiffure de Pornichet. Tous sans exception ont accepté de participer à une collecte de mèches de cheveux d’au moins 20 cm, destinées à l’entreprise vendéenne Les Pas d’Chichis, qui fabrique des prothèses capillaires.« Perdre ses cheveux est une étape très dure, cela touche à la féminité. J’ai encore en mémoire ce jour où, après ma première chimio, on m’a appelée monsieur à la caisse d’un magasin » confie-t-elle. Le 31 octobre, elle récupèrera l’ensemble des mèches pour leur donner une seconde vie. Autre temps fort dont elle est à l'origine, la projection du film Le souffle du dragon au cinéma La Toile de Mer, le 7 octobre, permettra de reverser une partie des recettes à la recherche. « Ce film m’a bouleversée car il parle aussi de l’après, des rechutes, et de la reconstruction » raconte Mary. Pour l’occasion, le bar du cinéma servira un cocktail rose-rouge, dont les bénéfices seront là, encore reversés à l’Institut de Cancérologie de l’Ouest (ICO).

L’art et les créations comme fil rouge

Créatrice sous le nom de Cocoxilaa*, Mary réalise des bijoux à partir de plumes, de coquillages ou de crins de cheval. « Quand j’ai reçu mon diagnostic, créer m’a aidée à penser à autre chose. Avec la perte de sensibilité dans les mains, c’était aussi un défi » explique-t-elle. Depuis, chaque bijou vendu reverse un euro à la recherche. Pour Octobre rose, elle lance également une collection spéciale. Il s'agit d'un bijou avec un petit ressort, symbole des cicatrices mais aussi de la capacité à rebondir. Deux rubans entrelacés, rose clair et rose foncé, y figurent « pour représenter deux générations liées par l’hérédité. Une hérédité parfois cause du cancer comme dans mon cas » explique-t-elle. L’intégralité des ventes, hors matériaux, sera reversée là encore à la recherche. Une exposition à la Médiathèque viendra enfin compléter cette démarche, avec des créations locales (bois, céramique, bijoux) exposées, et une sélection de livres sur le cancer, y compris à destination des plus jeunes, « pour aider à mettre des mots sur une réalité parfois difficile à expliquer aux enfants » souligne-t-elle.

Témoigner et transmettre

À travers tous ces événements, Mary souhaite surtout transmettre un message. Elle insiste sur la diversité des cancers du sein, qu’elle-même a découverte au fil de son parcours. « Il n’y a pas un mais des cancers du sein, avec des traitements très différents. J’aurais aimé savoir certaines choses plus tôt, comme l’importance d’un test ADN quand on a des antécédents familiaux. Ou savoir que le cancer des ovaires accompagne le plus souvent le cancer du sein » indique-t-elle. Ce besoin d’informer guide toutes ses initiatives, pensées comme des moments de sensibilisation. Mary envisage déjà une prochaine édition l'année prochaine, avec pourquoi pas un marché de créateurs, des débats après la projection cinématographique… « Ce que je veux, c’est un rendez-vous chaque année à Pornichet, spécifiquement dédié au cancer du sein » affirme-t-elle. Avant de conclure par un conseil simple, né de son expérience, « il faut savoir écouter son corps, parfois la palpation ne suffit pas. Et il faut garder confiance en soi, même quand le corps ne répond plus comme avant » insiste Mary.