Saint-Nazaire : la Ville durcit le ton contre les dépôts sauvages
Une campagne est lancée pour sensibiliser les habitants et dire stop aux incivilités, elle est accompagnée d'un renforcement des contrôles et verbalisations.
Au pied des colonnes enterrées de la place des Martyrs, un tas d'ordures s'est amoncelé en dehors de toute règle et de tout bon sens. Un cas parmi tant d'autres, et dans tous les quartiers de la Ville. « Nous avons bien trop de dépôts sauvages, et depuis bien trop d'années. La carte de la sensibilisation a été jouée suffisamment longtemps » s'agace Christophe Cotta, Adjoint à l'Urbanisme. Le ras-le-bol est général, de la part des élus, mais aussi des équipes de propreté, et des habitants eux-mêmes qui se plaignent. La campagne coup de poing déclinée en 3 affiches, et en vidéos sur les réseaux sociaux, est là pour le répéter : « Les dépôts sauvages nous gâchent la ville ». Marquage avec des rubalises, verbalisation, recherche des auteurs… La Ville fera preuve de la plus grande fermeté face aux responsables de ces incivilités.
Tous les services impliqués
Communication, propreté de la Ville, ASVP, tranquilité publique, nature en ville… Tous ces services voient leur charge de travail s'alourdir pour faire la guerre aux incivilités. Et mine de rien, ça coute un brin. 1 400 demandes d'interventions pour dépôts sauvages ont été enregistrées en un an. La facture est salée pour les enlever, et grimpe déjà à 16 000 €, « sans compter le coût du temps des agents, les déplacements des véhicules » ajoute Christophe Cotta. Les causes peuvent être multiples. L'organisation des jours de collecte n'est pas toujours respectée par les habitants et commerçants, certains meubles et équipements peuvent être abandonnés à l'issue d'un déménagement, et sur certains axes passants, ce sont des personnes extérieures au quartier qui tentent de se délester ni vu ni connu de leurs encombrants. Les zones rurales ne sont pas épargnées. Là, on note surtout des déchets de chantiers. Parfois abandonnés sur la voie publique. Ou parfois dans les champs des exploitations agricoles.
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Les auteurs systématiquement recherchés
Pas de cadeaux pour les crados ! La Ville en a marre, et veut faire passer le message. Les auteurs seront systématiquement recherchés pour être verbalisés. Des bâches imprimées le soulignent clairement. « Auteurs en cours d'authentification. Tout dépôt sauvage est passible d'une amende de 135 à 1500 euros » peut-on lire dans la Ville. Des rubalises façon scène de crime ont été imprimées pour marquer les tas d'ordures, le temps qu'elles soient évacuées. Comme des moutons, les gens ont en effet tendance à déposer une canette, un sac supplémentaire, leur petit touche personnelle en somme, pour grossir les tas déjà constitués. « C'est une excuse que nous entendons souvent lorsque des personnes sont identifiées, il faut leur rappeler que ce geste est une incivilité majeure » confirme David Monnier, Directeur de la tranquilité publique à Saint-Nazaire. Les dépôts sauvages sont triés avant d'être enlevés. Plus ils sont de nature différente, plus il faudra multiplier les passages. Pas question donc de minimer le geste du dernier à avoir déposé.
« Je ne crois pas une seconde que les gens ignorent qu'ils sont en train de faire un dépôt sauvage »
« Je ne crois pas une seconde que les gens ignorent qu'ils font un dépôt sauvage. Les déchetteries sont ouvertes même le dimanche, un service gratuit collecte également les encombrants sur les trottoirs à domicile » rappelle Christophe Cotta. Qu'on se le dise, une fois pincés, les contrevenants ne seront donc pas grâciés. Ils seront passibles d'une amende de 135 à 1500 euros, et certaines circonstances sont aggravantes : par exemple utiliser un véhicule, ou encore se débarrasser dans l'espace public de matières dangereuses ou nocives pour l'environnement (amiante, huile de friture…). Dans ce cas, les amendes peuvent atteindre 72 000 euros et entraîner jusqu'à 2 ans de prison pour les professionnels. 120 verbailisations ont été enregistrées en un an. Et lorsque l'auteur est identifié, il doit mettre la main au porte-monnaie une deuxième fois, car la ville applique à son tour un forfait de 135 euros supplémentaires pour l'enlèvement des déchets.
Cela fait partie du vivre ensemble
De nouveaux moyens sont déployés d'année en année, et la Ville souhaite assermenter des personnels supplémentaires pour verbaliser. Un service d'enlèvement rapide a également été créé, il intervient en 72h maximum. Pour la Ville, il s'agit aussi de montrer aux habitants qu'elle met les moyens pour venir à bout de ces comportements. Dans le centre-ville, des équipes passent ainsi 3 fois par jour aux 21 points de collecte. A chaque passage, ils trouvent des dépôts supplémentaires. « C'est de l'argent public, cela prend aussi du temps aux équipes au lieu de l'entretien classique » rappelle Christophe Cotta. Utiliser les 1200 poubelles publiques, ne rien jeter sur les voies, de rien déposer au pied des colonnes enterrées, ne pas laisser de sacs ou de vracs à côté des poubelles, un geste à adopter par tous, et qui fait aussi partie du vivre ensemble.
