Saint-Nazaire : le Gwen Ha Du ne flottera pas sur l’Hôtel de ville
La majorité municipale a voté contre la proposition portée par le droit d'interpellation citoyenne.

Le conseil municipal a été saisi, dans le cadre du dispositif du droit d’interpellation citoyenne, pour délibérer sur deux propositions : le retour du drapeau breton à l’Hôtel de ville comme avant 1984, et l’installation de plaques de rues bilingues français-breton dans toutes les rues. La majorité municipale y a répondu défavorablement.
Une pétition réunissant plus de 2500 signatures
Depuis mars 2019, le droit d’interpellation citoyenne permet aux Nazairiens de porter une question d’intérêt local à l’ordre du jour du Conseil Municipal. Pour cela, le demandeur doit lancer une pétition et recueillir un minimum de 2500 signatures dans un temps imparti de 12 mois maximum. Patrick Lecat, secrétaire de l’antenne nazairienne de Bretagne Réunie, déjà à l’origine d’une première demande en 2019, a atteint l’objectif et vu sa demande de « réappropriation de la culture bretonne » examinée lors du Conseil Municipal du 16 décembre 2019. Différents points de vue ont été exprimés par les élus de l’opposition et de la majorité.
La majorité dit non à « un excès d’appartenance »
Michel Ray, Adjoint à la culture à la ville de Saint-Nazaire a réaffirmé sa position d’« une majorité heureuse de l’héritage culturel breton qui vit en réalité dans notre ville, mais sans excès d’appartenance ». Tout en soulignant que l’hermine bretonne figure déjà sur le blason de la ville, il a également rappelé la récente création d’une classe bilingue à l’école Gambetta, ou encore l’adhésion au niveau 1 de la Charte Ya d’ar brezhoneg, montrant ainsi « que la culture bretonne a sa place pleine et entière ». Maribel Létang-Martin, Adjointe à la santé et aux solidarités, a également insisté sur le fait « qu’apposer ce drapeau là sur le fronton de la mairie serait une erreur », car il s’agit d’un endroit « où tous les citoyens, à égalité de droit, ont droit de cité. Et pour qui que lon soit, c’est ce qui crée notre unité indefectible en tant que cioyen républicain ».
Une proposition de transition formulée par l’opposition
D’un avis contraire sur le sujet, François Billet, conseiller municipal de l’opposition, a élargi le sujet à la réunification de la Bretagne et critiqué « un déni de démocratie depuis plus de 50 ans », en rappelant une « histoire multi-séculaire, culturelle et sociale commune ». Tout en rappelant que le drapeau flottait à la mairie avant 1984, la conseillère Municipale Sarah Trichet-Allaire a également insisté sur le fait que Saint-Nazaire bénéficierait d’un plus grand rayonnement national et international en étant estampillée Bretagne, plutôt que Pays de la Loire, et suggéré une transition avec l’adoption du bilinguisme français-breton pour toutes les nouvelles plaques de rue uniquement. Autre regret de l’opposition, l’absence de toponymie bretonne lors de la création du réseau HélYce, l’identité effacée des quartiers, et le risque de revoir « dans 3 ou 4 ans, la même interpellation » selon le conseiller municipal Phillipe Caillaud. Pour l’heure, la proposition d’apposer le drapeau breton et d’installer des plaques bilingues a été rejetée par la majorité municipale.