Cap Atlantique et la Carene unissent leurs forces pour les habitants dans une charte de partenariat
Les deux intercommunalités scellent un cadre de coopération inédit pour répondre aux besoins d’un large bassin de vie en plein développement.

Ce lundi 22 septembre, David Samzun, président de la Carene et maire de Saint-Nazaire, et Nicolas Criaud, président de Cap Atlantique et maire de Guérande, ont présenté la charte de partenariat qui sera signée officiellement le mardi 23 septembre, lors de la soirée de rentrée de la Carene. Un acte stratégique, destiné à structurer une coopération déjà engagée depuis plusieurs années, face aux défis économiques, environnementaux, ou encore de mobilité, de deux territoires interdépendants.
Un dialogue construit patiemment depuis dix ans
Dès 2014, à son arrivée à la présidence de la Carene, David Samzun avait fait le choix de présider l’ADDRN (agence d'urbanisme de la région nazairienne), pour élargir les réflexions au-delà de Saint-Nazaire, en intégrant des territoires comme Redon, Pontchâteau, Savenay, le Sud Loire ou encore Pornic. L’ADDRN est ainsi devenue un lieu d’échanges précieux, permettant « d’objectiver certaines problématiques et d’apprendre à travailler ensemble » souligne l’édile nazairien. Depuis 2020, Nicolas Criaud, maire de Guérande, est devenu trésorier de l’agence. Les deux hommes ont bâti une relation de confiance, rompant avec les logiques de rivalité du passé. « Ce sont les hommes qui l’ont permis, quand lors des mandats précédents, les différentes personnalités n’ont peut-être pas su dialoguer comme aujourd’hui » reconnait David Samzun. « Nombre d’habitants de Cap Atlantique, jusqu’à Herbignac, travaillent à Saint-Nazaire. Il est évident que ce qui est bon pour un territoire nourrit l’autre, et vice versa » ajoute Nicolas Criaud.
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Un bassin de vie marqué par des mobilités intenses
Les flux quotidiens traduisent cette interdépendance. 65 000 voyages pendulaires sont recensés chaque jour entre Cap Atlantique et Saint-Nazaire, contre 16 300 entre Nantes et la cité portuaire. Par ailleurs, 1 000 jeunes de l’agglo nazairienne se rendent quotidiennement vers Cap Atlantique, tandis que 500 font le chemin inverse. « Cela prouve que nous devons raisonner en termes de bassin de vie » insiste David Samzun. Pour accompagner ces mobilités, des coopérations existent déjà avec la ligne 13 reliant les 2 agglomérations, ou encore le déploiement de Vélyceo sur Cap Atlantique. Mais d'autres solutions concrètent vont émerger avec l'existence de cette charte. Une première annonce est ainsi faite avec la création prochaine de deux nouvelles lignes de bus, l’une entre Herbignac et La Chapelle-des-Marais, l’autre entre Herbignac et la zone de Brais.
Répondre aux défis économiques et environnementaux
La charte de partenariat couvre un large spectre de domaines d'actions : biodiversité et environnement, habitat et logement, développement économique, mobilité, tourisme et patrimoine, stratégie numérique, gestion des risques, mutualisation des outils d’ingénierie. Plusieurs actions communes ont déjà été engagées. Exemple majeur, la sécurisation de l’approvisionnement en eau potable avec un investissement conjoint réalisé. Autre dossier sensible, l’érosion du trait de côte. Une stratégie commune sera finalisée d’ici décembre 2025, intégrant les documents des deux territoires. Mais les enjeux économiques sont tout aussi cruciaux. 15 000 nouveaux contrats de travail sont annoncés chez Airbus et aux Chantiers de l’Atlantique dans les cinq ans à venir. « Saint-Nazaire n’est pas capable de faire face seule à ce développement complètement fou » souligne David Samzun. Les infrastructures, l’accueil de nouvelles entreprises et l’offre de logements devront être pensés à l’échelle élargie. Un constat partagé par Nicolas Criaud. « C’est une première base qui est posée, et a vocation à évoluer pour répondre aux besoins de tous les acteurs des deux collectivités » annonce-t-il.
Un cadre commun, sans fusionner mais pour mieux agir
La charte n’est pas une fusion institutionnelle, comme a pu l'envisager par exemple le maire de La Baule Franck Louvrier. « On n’a pas besoin de fusionner, ce qu’on veut, c’est mieux collaborer » insiste David Samzun. Pour lui, ce partenariat est d’abord « un message aux services pour qu’ils avancent ensemble, et un message au monde économique ». Concrètement, il s’agit aussi de faire bloc et parler d’une seule voix auprès des services de l’État et dans les demandes de financements. Les élus veulent également en finir avec les concurrences d’hier. « La guéguerre pour attirer une entreprise sur son territoire n’existe plus » affirme le président de la Carene, citant l’exemple d’une thalasso refusée à Gavy pour ne pas concurrencer celles de la côte. Sur des sujets nouveaux, comme l’intelligence artificielle, la charte va également permettre d'avancer dans la même direction. Dès le début. Sa signature, lors de la soirée de rentrée de la Carene placée sous le signe de « l’hybridation des territoires », symbolise donc un véritable changement de modèle. Un pas pragmatique, pensé pour servir un bassin de vie et d’emploi en plein boom.