NDDL : la FNSEA 44 et JA 44 adressent une lettre ouverte à Édouard Philippe
© Galerie Collective - NON à l'aéroport Notre-Dame-Des-Landes
Les deux organisations restent vigilantes pour défendre les droits des paysans historiques dans l'accès au foncier.
Publié par Soizick David, le 23 Mars 2018 à 20:27.
La lettre, cosignée par Mickaël Trichet, président de la
FNSEA 44 (Fédération Nationale des Syndicats d’Exploitants Agricoles de Loire-Atlantique) et Jérôme Maillard, président de
JA 44 (Jeunes Agriculteurs Loire-Atlantique), a été adressée au premier ministre le jeudi 22 mars, quelques jours après la réunion du comité de pilotage sous l’égide de la Préfète de Loire-Atlantique.
Une zone historiquement agricole
À l’issu de cette réunion, plusieurs orientations très attendues ont pu être confirmées : tout d’abord la zone retournera à un usage exclusivement agricole et le statut des 611 hectares de COP sera pérennisé. Il s’agit d’un point essentiel pour un département non seulement leader dans le domaine agro-alimentaire, mais aussi classé au 1er rang national des surfaces certifiées dans l’agriculture biologique. Les deux organisations soulignent d’ailleurs que « contrairement à ce que certains voudraient laisser croire, il n’y a pas un modèle unique d’agriculture ». Si une partie est tournée vers l’agro-alimentaire, la grande distribution ou l’exportation, « il y a aussi une agriculture vers laquelle se tournent des consommateurs qui veulent privilégier un lien direct avec les producteurs » , et dans tous les cas, un modèle prévaut : « celui d’une production de qualité, répondant aux standards de sécurité alimentaire et sanitaire, qui assure un revenu juste au producteur qui en est à l’origine ».
Défendre les paysans historiques
Notre-Dame-des-Landes a depuis toujours été une terre agricole, essentiellement destinée à l’élevage et à la polyculture, elle l’est restée même au travers des décennies de combats pour ou contre le projet de nouvel aéroport. La FNSEA 44 et JA 44 soulignent ainsi que « les exploitations historiquement présentes dans et aux abords de l’emprise sont les plus adaptées si l’on souhaite maintenir de l’élevage dans cette zone et conserver la biodiversité unanimement reconnue mais dont on oublie souvent qu’elle a été créée et maintenue par les pratiques des exploitants historiques ». Le réel débat pour Mickaël Trichet et Jérome Maillard n’est donc pas de décider quel type d’agriculture fleurira dans cette zone, mais qui aura accès au foncier, et Ils tiennent en ce sens montrer leur extrême vigilance à défendre les intérêts des paysans historiques dans leur lettre ouverte adressée au premier ministre Édouard Philippe : « l’abandon du projet décidé il y a quelques semaines n’autorise pas des occupants illégaux à s’accaparer les terres de Notre Dame des Landes. Cela n’autorise pas à des agriculteurs affiliés à la Confédération Paysanne, qui avaient déjà franchi un pas en défilant aux côtés d’associations environnementales et de groupuscules nébuleux, à vouloir mettre dehors leurs collègues qui veulent simplement continuer à exploiter leurs terres.(...) Ce sont eux les exploitants historiques. Ce sont eux qui appellent à l’aide depuis des années. Ce sont eux qu’il faut protéger, accompagner, soutenir.(...) ». Les deux organisations concluent par un point qu’elles jugent essentielles : « l’indispensable recours à la force publique pour ramener l’état de droit sur les 310 hectares occupés illégalement et pour assurer la sécurité des exploitants historiques qui veulent accéder librement à leurs terres et une nécessaire clarification du positionnement de la Confédération paysanne face aux agissements honteux du collectif dont elle est à l’origine, qui a généré des conflits s’étendant aujourd’hui sur presque 100 hectares ».
Votre publicité ici : 02 49 52 33 38