Pornichet : « l’heure est au travail avant d’être aux élections »
Le maire de Pornichet déroule sa feuille de route pour la fin de son mandat.
Ne lancez pas Jean-Claude Pelleteur sur un éventuel 3ème mandat, il écartera le sujet du revers de la main. « L'heure est au travail. Nous avons été élus pour 6 ans, pas pour 5 ans. Vous aurez la réponse à cette question à la fin de l'année au plus tôt » martèle-t-il. Car il y a encore du pain sur la planche. Avec plus de 100 000 000 € d'investissements (42 000 000 € lors de son mandat précédent), Jean-Claude Pelleteur a donné à la ville de Pornichet des moyens conséquents pour mener à bien tous ses projets de campagne. Certains sont déjà achevés, d'autres annoncés de longue date bien engagés, et d'autres enfin viendront compléter son bilan, à l'issue de 12 ans ans en tant que maire de la Ville. Petit tour d'horizon de ce qui attend les Pornichétins les 2 prochaines années.
Une politique de l'arbre à Pornichet
L'erreur d'abattage de 4 arbres par une entreprise, dans le cadre du réaménagement du parking du 18 juin, a mis en lumière la délibération votée au Conseil municipal en novembre dernier. Elle attribue une valeur à chaque specimen poussant dans l'espace public, en fonction de son essence, et de son âge. La délibération fixe également les conditions de réparation financière en cas d'atteinte. Effet immédiat pour les élagueurs négligents du parking, qui devront s'acquitter d'une amende de 20 000 €. « Nous avons recensé les 4 500 arbres présents sur l'espace public et défini 6 zones différentes, avec l'objectif d'augmenter la canopée sur Pornichet » explique le maire de Pornichet. L'indice de la commune s'établit globalement à 32%, mais la répartition est trop hétérogène. Un travail est mené dans les cours d'écoles, des plantations sont effectuées dans les secteurs en cours d'aménagement, comme par exemple la nouvelle aire de loisir près de Louis Mahé. « Il s'agit aussi d'éviter les erreurs de monoculture du passé qui posent plusieurs problématiques : des risques accrus d'allergie, et une durée de vie identique pour tous les arbres » détaille le maire de Pornichet.
Ouverture d'une maison de médicale en 2027
Le permis de construire est actuellement en instruction, et les travaux devraient débuter en septembre 2025 sur l'actuel parking Prévert. La ville a vendu une partie de ce site à l'opérateur privé Lexam pour la construction d'une maison médicale et paramédicale. « Nous y avons fait l'acquisition de 2 studios, qui accueilleront des étudiants de dernière année. Cela nous permet d'intégrer la copropriété pour conserver une garantie sur la vocation du lieu, et d'attirer de jeunes médecins » indique Jean-Claude Pelleteur. 7 médecins Pornichétins s'y installeront dès 2027, 3 autres sont encore recherchés. Ils pourront travailler en groupe, avec un secrétariat et une salle d'attente mutualisés. « Un médecin Pornichétin part prochainement en retraite, il a 3 000 patients. Et pourtant, si l'on écoute l'ARS, nous n'aurions aucun besoin » tempête le maire. 2 kinés, un dentiste, des infirmières, et peut-être une gynécologue et un chirurgien de la main sont également annoncés.
Des mesures pour la sécurité
Après avoir armé sa police municipale en 2024, la Municipalité veut développer son dispositif de vidéosurveillance. « J'ai proposé au maire de La Baule de participer au fonctionnement du futur Centre de Supervision Urbaine » annonce Jean-Claude Pelleteur. Un nouvel hôtel municipal sera construit avenue Clémenceau à La Baule, dans lequel ce centre sera intégré. Le maire de Pornichet ne prévoit d'y affecter ses effectifs, mais plutôt d'établir une convention financière avec la commune voisine pour participer à son fonctionnement. Environ 100 caméras sont à ce jour en service à Pornichet, elles couvrent le front de mer, les entrées de villes, et tous les lieux stratégiques. « Actuellement, les films de nos caméras de vidéoprotection sont conservés 1 mois, et ne peuvent être utilisés que suite à une main courante, avec la venue d'un officier de la Police Judiciaire » explique le maire.
« Aujourd'hui, un timbre poste coute 300 000 euros »
Les travaux de terrassement menés par CISN ont débuté sur un terrain communal face à l'Hippodrome, avant la construction d'une résidence intergénérationnelle. Elle comprendra 55 logements, la moitié occupés par des personnes âgées à faibles revenus, et l'autre par de jeunes travailleurs. Des espaces et salles communs (par exemple un terrain de pétanque) favoriseront la mixité entre les générations. « Un accompagnement des 2 groupes d'âges est également prévu ». Ce programme permettra d'augmenter la part de logements sociaux sur la commune, qui a dû s'acquitter d'une amende de l'Etat de 600 000 euros en 2024. 9% de logements sociaux sont disponibles, contre un objectif de 20% du contrat de mixité sociale. Un enjeu pour permettre aux jeunes ménages de s'installer sur la commune qui compte 48% de résidences secondaires. « C'est inatteignable étant donné la valeur du foncier. Un timbre poste vaut 300 000 euros aujourd'hui. De plus, L'Etat nous limite à 10% de BRS au maximum pour se concentrer sur le locatif social » regrette Jean-Claude Pelleteur. La surtaxe sur les résidences secondaire a ramené 1,2 millions d'euros dans les caisses de la commune pour acheter du foncier, mais l'équation reste difficile, sinon impossible à résoudre.
« Nous perdons 300 000 euros de Dotation Globale de Fonctionnement »
Ce n'est plus un secret pour personne, l'Etat malmène les collectivités qui voient leurs dotations amputées. Néanmoins, la baisse de 300 000 euros de DGF annoncée par l'Etat n'affectera pas les choix de la Municipalité, qui avait anticipé une baisse de ses dépenses. « Entre 2015 et 2021, il a été demandé une réduction de frais de 3% par an à tous les services ». Les budgets ne seront pas rognés, le fonctionnement des associations n'est pas pas mis en danger, ni l'organisation des événements. « Nous n'avions pas d'aides de la région, et très peu du Département. La seule coupe importante annoncée en juin 2024 pour les Renc'arts de juillet s'élevait à 15 000 € ». Le débat et les inquiétudes se situent ailleurs pour le maire de Pornichet : « La caisse de retraites des fonctionnaires augmente la part de cotisation patronale de 3,4% pendant 4 ans. Cela représente 170 000 euros par an à l'échelle de la commune ».
Des projets menés tambour battant
Premier temps fort très attendu en 2025, la dernière phase d'aménagement du front de mer sera achevée à la fin du mois de mai, et donnera lieu à une inauguration le 27 juin, qui marquera également la finition du coeur de ville, et de la passerelle du vieux môle. La fin du mandat sera également consacrée à des travaux importants sur les écoles : l'agrandissement de l'école Gambetta, et la mise en service de panneaux solaires et d'une géothermie à l'école du Pouligou, « le site le plus énergivore de la Ville avec sa cuisine centrale ». Au Pouligou toujours, après 2 ans de travail avec le Directeur, une classe Ulis est enfin créée, la première à Pornichet. Le projet du port est maintenant bien parti, les travaux devraient démarrer en 2027. Et si vous posez la question à Jean-Claude Pelleteur, il attend la fin d'un dernier chantier avec impatience. « Les gens ne réalisent pas encore la vue qu'ils auront lorsque le secteur Hervo sera achevé » glisse-t-il. Un dernier effet Waouh avant la fin du mandat, et le temps des prochaines élections.
