Saint-Nazaire : la ville présente sa stratégie pour faire lever le pied aux automobilistes

Hiérarchisation des axes, zones apaisées à 30 km/h, aménagements...Le programme s'étalera sur plusieurs années.

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C'est une délibération cadre très attendue sur les mobilités qui sera proposée en délibération au prochain Conseil Municipal. La thématique fait couler beaucoup d'encre et délie les langues des Nazairiens au quotidien sur une multitude de sujets, tous liés les uns aux autres, qu'ils concernent la qualité de l'air, la vitesse en ville, l'usage du vélo, l'aménagement de la voirie, la végétalisation, ou encore le staionnement. Avant de présenter sa délibération-cadre mobilité, la Municipalité a travaillé plusieurs mois aux côtés d'un comité composé de 50 membres citoyens, représentants des conseils de quartier et du conseil des aînés, ou représentants d'associations. Visible, perceptible, vécue au quotidien, la vitesse excessive est un problème indéniable. « Dans nos échanges avec les habitants, cela représente 90% des préoccupations, contre 10% seulement pour le stationnement » insiste Christophe Cotta, Adjoint à l'Urbanisme. Plusieurs actions vont être mises en place pour faire baisser l'aiguille sur les compteurs. Certaines rapidement, d'autres à plus long terme dans les 5 années à venir. 

Inciter plutôt que contraindre

Premier constat, toutes les rues ne se ressemblent pas. « Il ne suffit pas de poser un panneau 30 en entrée de ville. Sur certains grands axes cela ne servirait de toutes façons à rien. Il est plus efficace de les aménager » commente Christophe Cotta. D'où l'idée de différencier et classer lesdits axes en 4 catégories : Les voies de transit qui contournent la ville (RN171, BD Georges Charpak, voie express depuis Océanis jusqu'à Pornichet), des voies artérielles qui relient entre elles les zones de la ville (route de la Côte d'Amour, le Bd de la Légion d'Honneur, le Bd François Mitterrand), des voies de distribution, axes principaux traversant chaque quartier (avenue Pierre de Coubertin, avenue Léon Blum, rue Ambroise Paré), et enfin les plus petites, les voies de desserte. Les 3 premières catégories (hormis quelques voies de distribution) resteront à 50km/h. Ce sont les voies de dessertes, permettant l'accès aux quartiers des riverains, qui feront l'objet de limitations, afin de généraliser des « zones 30 apaisées ». En 2024 et 2025, le “carré du centre-ville” (entouré du Bd Victor Hugo, Bd de la Fraternité, Bd Paul Leferme et avenue du Général de Gaulle), Prézégat, Les Québrais, Les Landettes, ou encore une partie de Saint-Marc-sur-Mer devraient être les premiers à être concernés, après des expérimentations ponctuelles. La généralisation de ces zones sur l'ensemble de la ville est programmée lors de deux phases complémentaires en 2026-2027, puis à partir de 2028.

La priorité à droite privilégiée, les grands axes adaptés

Au sein des zones 30, la Ville prévoit quelques astuces supplémentaires pour forcer les conducteurs à lever le pied : la création de plateaux marquant l'entrée dans ces périmètres, le marquage au sol, l'apparition de chicanes, la généralisation de la priorité à droite, ou encore la végétalisation. Pour les petits malins qui cherchent à emprunter des raccourcis, des modifications du plan de la circulation sont prévues localement. Les Nazairiens ont la chance de vivre dans une ville relativement sans bouchon. La Municipalité en est consciente et souhaite conserver cette fluidité. Mais pas à n'importe quel prix. Elle se donne également pour objectif « d'assurer partout la sécurité des piétons et cyclistes » et de faciliter toutes les cohabitations.

Modifier les flux de circulation

Le 50km/h sera maintenu sur les grands axes. Pour autant, cela ne signifie pas le statu quo. Un nouveau plan de circulation dans la ville est dans les tuyaux afin de déplacer certains flux, de limiter le trafic là où la vitesse sera abaissée à 30 km/h et près des écoles. Plusieurs pistes seront étudiées, appuyées par l'utilisation d'un outil de modélisation dont s'est dotée la Ville, pour également encourager les changements d'habitude. Celle de prendre sa voiture déjà, une tendance que l'on voit clairement se dégager, en encourageant les habitants à prendre plus les transports en commun, marcher, ou utiliser un vélo.