Saint-Nazaire : « Nana Baïla est plus qu’un café, c’est un projet fédérateur pour le quartier »

Habitante de la Bouletterie, Hélène Perraut ouvrira cet automne ce nouveau lieu de vie et concept store, où le féminin sera mis à l'honneur.

Hélène Perraut / © SaintNazaireNews.fr

Persévérance, bienveillance, patience et enthousiasme animent Hélène Perraut, jeune maman solo habitante de la Bouletterie, qui depuis 2 ans bâtit pierre après pierre son projet de salon de thé et concept-store sur la place Nadia Boulanger. En février dernier, elle a franchi le pas et quitté son travail dans la fonction publique pour se consacrer à 100% à cette aventure entrepreneuriale. Pour l'aider dans cette dernière ligne droite avant une ouverture de Nana Baïla prévue en novembre, un financement participatif est ouvert en ligne sur kisskissbankbank.

« On aimerait tous pouvoir se retrouver dans un café en bas de chez soi »

Arrivée il y a 10 ans à Saint-Nazaire, Hélène vit depuis 7 ans dans le quartier de la Bouletterie. Un quartier qu'elle apprécie pour sa verdure, sa mixité culturelle, mais qui souffre selon elle de trop nombreux préjugés. « C'est très agréable ici, il y a une vraie vie. Mais ce qu'il manque, c'est un endroit pour se retrouver sans avoir besoin d'aller en centre-ville » explique-t-elle. Depuis plusieurs années, elle passe devant ce grand local vide à l'angle de la place Nadia Boulanger et du boulevard Emile Broodcoorens. Ouvrir un lieu de vie reste un rêve d'enfance, « J'ai noté toutes mes idées année après année » poursuit-elle. Ce sera donc ici à la Bouletterie.

« Devenir entrepreneur, ce n'est pas ce qu'on montre sur les réseaux sociaux »

La route sera longue avant de réaliser ce rêve. Plus de 3 mois à attendre, il y a 2 ans, avant qu'on lui ouvre le local. « Je suis allée directement au siège de la CARENE, car l'agence ne me répondait pas pour la visite » se souvient-elle encore. Il lui faudra ensuite négocier seule la prise en charge des travaux, trouver ses founisseurs qu'elles souhaitent locaux. Entre temps, sur les conseils de MapoHème, elle se rend à La Ruche où on lui offre un accompagnement pour créer son entreprise. « Entreprendre, ce n'est pas ce qu'on montre sur les reseaux sociaux, c'est long, c'est beaucoup de temps, c'est beaucoup de sacrifices, c'est difficile » insiste-t-elle. Après 2 longues années, les travaux ont enfin pu démarrer fin juillet, ils devraient s'achever dans le courant du mois d'octobre.

Le soutien des habitants

Le bouche à oreille opère, et la jeune femme reçoit peu à peu le soutien d'habitants de tous âges. « Celui de l'association Labonnevibes, de la maison de quartier où j'étais bénévole, de la savonnerie Luzàlie » se félicite Hélène. Et puis aussi celui des habitants, en attente de l'ouverture d'un tel lieu pour développer la vie de quartier. Comme Éléonore, blogueuse littéraire, qui lui a fait don d'une centaine de livres de femmes auteures. Nana Baïla sera ouvert à tous et à toutes, et les femmes, toutes les femmes, auront une place à part. Chaque personne en a déjà sa propre interprétation « Ce lieu peut aussi aider tous les hommes à trouver leur place dans la société » estime Éléonore.

Un lieu de vie à part entière

Nana Baïla proposera un espace salon de thé et café avec pâtisseries, et un second espace de boutique et concept store. Hélène souhaite que ce lieu soit accessible à tous, « je me suis servie de mon expérience de maman solo ». Le local spacieux facilitera la circulation des poussettes, des fauteuils, ou des déambulateurs. La jeune entrepreneuse a travaillé sur la place accordée à la femme dans l'espace public pour dessiner peu à peu son projet. « Je souhaite mettre en avant les femmes, qu'elles soient clientes, artistes, ou créatrices » explique-t-elle. Des collaborations seront également tissés avec des ESAT, et les produits seront de qualité et éthiques. Des expositions, des concerts, ou encore des ateliers et des rencontres pourront y être organisés. « Je souhaite à l'ouverture me consacrer à la qualité de l'accueil. Il n'y aura pas de snacking le midi, mais chacun pourra apporter sa gamelle et profiter d'un micro-onde pour la réchauffer, en contrepartie d'une consommation » ajoute-t-elle. Au Nana Baïla, on pourra également trouver des jeux de société, et une bibliothèque.

« J'espère que cela poussera les gens à briser des barrières »

Hélène a grandi dans une famille d'accueil à partir de 13 ans, et elle le sait par expérience, on n'a qu'une vie lorsqu'on veut vivre ses rêves. La dernière ligne droite est entamée, avec la validation officielle de la banque attendue le mois prochain, et la remise des clés attendue à la fin du mois d'octobre. Pour impliquer les habitants et créer du lien, Hélène proposera également des chantiers participatifs pour aménager le lieu à partir de mobilier d'occasion. Le nom Nana Baïla évoque la femme et la danse en référence à ses origines espagnoles, le logo et ses lunes le cycle de la femme. « J'espère que cela pourra aussi inspirer des mamans solos, et pousser les gens à briser des barrières ».