Saint-Nazaire : réduction de la jauge d’accueil de la Soucoupe
En conseil municipal, le maire de Saint-Nazaire a livré de premiers éléments sur l’état de La Soucoupe, ainsi que des restrictions de capacité d'accueil.
Construite dans les années 1960, La Soucoupe est l’un des bâtiments emblématiques de Saint-Nazaire. Grande salle omnisports et de spectacles, architecture en coque de béton, silhouette futuriste qui a accompagné des générations de matchs, concerts et événements… Déjà inscrite au titre des monuments historiques, elle fait l’objet depuis plusieurs années de travaux portant sur la toiture, le sol et l’éclairage du plateau. Ces opérations vont se poursuivre par des opérations de confortement structurel du béton. Une réduction des jauges d'accueil est cependant nécessaire, suite à la publication de premiers résultats d'expertise. Les autres activités de plus petite jauge, en particulier celles de scolaires ou d'association, ne sont pas concernées.
Une batterie de diagnostics et de possibles malfaçons
David Samzun a évoqué l'état de la Soucoupe, en ouverture du Conseil municipal, ce vendredi 19 décembre. Pour préparer l'avenir et la pérennité de l'ouvrage, la Ville a retenu depuis plusieurs années une équipe pluridisciplinaire composée d'un programmiste spécialisé dans les projets sportifs et culturels, d'un bureau d’études structure rompu aux bâtiments « acier-béton des années 60 », d'un bureau thermique et environnemental, spécialiste des flux et de la logistique sur la plaine des sports, ainsi que d'acousticiens et scénographes. Mais ces études prennent du temps. « À ce jour, les diagnostics sont toujours en cours et ils seront longs » prévient le maire. Les premiers retours « tendent à mettre malheureusement en évidence une éventuelle, je dis bien une éventuelle, malfaçon, lors de la réalisation de certains gradins » informe le maire. Les experts pointent notamment « la faiblesse de la profondeur des fondations » et « un possible mouvement de la coque lié à un manque d’acier subissant des variations thermiques ».
Des restrictions d’usage pour préserver le bâtiment
Ces premiers constats ne restent pas sans effet sur la vie quotidienne de l’équipement. « Je tenais à vous partager ces premiers résultats car ils vont avoir des impacts immédiats sur quelques usages afin de préserver le bâtiment » déclare David Samzun. Concrètement, les premières recommandations des experts portent sur deux registres. Des restrictions d’usage sur certaines activités sportives en très grand nombre, avec une attention particulière portée aux vibrations générées sur le plateau. Une restriction d’accès à certains gradins supplémentaires, le temps d’affiner le diagnostic. Il s'agit donc de limiter les risques tant que toutes les données techniques ne sont pas sur la table. Pour les activités sportives, la capacité maximale est ainsi temporairement limitée à 100 personnes. (A ce stade, seule l’activité de l’association Body Art est concernée à partir de janvier 2026). Pour les évènements avec public en gradins, la jauge maximale est fixée à 768 places assises en gradins à laquelle pourront s’ajouter les places sur plateau (par exemple + 300 chaises). « Depuis 3 ans, la jauge était fixée à 1200 » rappelle la ville de Saint-Nazaire. Les grands événements habituellement organisés dans la Soucoupe, comme le gala de boxe, resteront également dans leur lieu historique.
Patrimoine exceptionnel, classement possible et question du financement
L'enjeu n'est pas que purement techniques, La Soucoupe est aussi au cœur d’un enjeu patrimonial. David Samzun a ainsi indiqué avoir reçu, « suite à leur demande », le sous-préfet et la directrice régionale des affaires culturelles, « au sujet de la reconnaissance patrimoniale de ce bâtiment », en présence de Michel Ray, Adjoint à la culture de la ville de Saint-Nazaire. « La Soucoupe est à ce jour inscrite au titre des monuments historiques. La question peut se poser qu’elle soit désormais classée » indique le maire. Un éventuel classement au titre des monuments historiques renforcerait la protection de l’édifice, mais alourdirait aussi les exigences techniques et architecturales en cas de travaux. « Il reste, et il va rester à apprécier, l’équilibre entre les contraintes de ce classement, qui peut s’entendre à l’égard d’un patrimoine si exceptionnel, et le niveau de subvention que l’État serait en mesure de garantir face aux travaux très conséquents qui nous attendent » souligne le maire. Un chantier potentiellement lourd se dessine donc, « je tenais à être extrêmement transparent avec vous sur les premiers éléments qui me remontent » a indiqué le maire de Saint-Nazaire David Samzun.
