Saint-Nazaire vers une mobilité zéro émission : nous avons testé le premier bus 100% électrique

Avant sa mise en service en janvier 2026, nous avons embarqué à bord du premiers bus électrique du réseau Ycéo, et découvert le tout nouveau centre technique et d’exploitation (Cetex).

C’est un virage majeur que s’apprête à négocier le réseau Ycéo. En janvier 2026, les premiers bus électriques entreront en circulation sur le réseau, marquant le début d’une nouvelle ère pour les transports urbains. Une vingtaine de véhicules ont déjà été réceptionnés, sur un total de 25 prévus dans cette première vague. Nous avons pu en tester un exemplaire dans les rues de la zone portuaire, le temps d’une petite heure d’essai, avant de visiter le Centre technique et d’exploitation (Cetex), installé avenue Henri-Gautier. Ce site, conçu pour accompagner la montée en puissance de la flotte électrique, sera pleinement opérationnel dès novembre.

Des bus silencieux, connectés et confortables

Fabriqués dans les Deux-Sèvres par Heuliez, ces bus de 18 mètres de long pour 2,50 mètres de large peuvent transporter jusqu’à 140 passagers avec une autonomie de 160 km. Le confort a été particulièrement soigné, les bus sont équipés de sièges élargis, de ports USB, d'une rampe d’accès plus ergonomique, de la climatisation et d'écrans d’information de grande taille. Le soufflet transparent entre les deux sections inonde le bus de lumière naturelle. Mais c’est surtout le silence qui frappe. Fini le grondement des moteurs diesel, place à un roulage fluide et apaisé. Les conducteurs, de leur côté, découvrent un nouvel environnement de travail. Les rétroviseurs sont remplacés par des caméras, et ils ont pu découvrir lors de leur formation les aides à la conduite, ou encore le système anti-agression…

Le nouveau Cetex, un site mis en exploitation dès le mois prochain

S’étendant sur 18 000 m², le nouveau centre d’exploitation impressionne par son ampleur et sa modernité. Quarante bornes de recharge y sont installées pour accueillir jusqu’à 63 bus, complétées par une station de lavage et divers locaux techniques.  Une signalétique au sol aide les chauffeurs à positionner précisément le véhicule pour la recharge via un pantographe, un bras automatisé qui se connecte à la borne. La recharge rapide permettra de récupérer 30 % d’autonomie en 7 à 8 minutes aux terminus sur les différentes lignes, tandis que la recharge lente s’effectuera la nuit au sein du Cetex. Le site, pensé dans une logique de durabilité, intègre 4 500 m² de panneaux photovoltaïques. L’électricité produite sera injectée dans le réseau, car la recharge des bus s’effectuera essentiellement la nuit. Les 4 000 m² d’espaces verts plantés « partout où les bus ne peuvent accéder » viendront adoucir le paysage industriel. Le site historique du sud sera également modernisé dans les années à venir, tandis que la Stran prendra possession complète du nouveau Cetex dès début novembre pour en lancer l'exploitation.

Vidéo à bord du premier bus électrique

Un investissement pour une ville plus respirable

Ce passage à l’électrique représente un investissement global de 170 millions d’euros d’ici 2030 (94 millions pour les aménagements de voirie, 45 millions pour les bus, 24 millions pour l’adaptation des dépôts, et 7 millions de frais associés). Un bus électrique coûte plus cher à l’achat, à assurer et à entretenir qu’un bus diesel, mais pour la municipalité, le choix est avant tout politique et environnemental. L'objectif visé est le zéro émission, comme la réduction des nuisances sonores et l'amélioration de la qualité de l’air. Les piétons et vélos qui suivent les bus pourront dire merci ! Cette transformation répond aussi à un défi urbain. Le foncier de la zone portuaire est saturé. En modernisant ses infrastructures et en réorganisant son réseau, Ycéo s’adapte aussi aux horaires des grandes entreprises du bassin portuaire, pour une offre plus fluide et cohérente. Les bus électriques feront leurs premiers tours de roue en janvier 2026 sur la ligne 1 et la ligne 3, avant de s’étendre à la ligne 2 dès 2027. D’ici 2035, l’ensemble des bus diesel en fin de vie aura été remplacé.