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Publié par Soizick David, le 15 Octobre 2024 à 16:33.

À Trignac, les habitants du Clos Pasteur ont choisi de vivre sans éclairage public

Une décision prise en accord avec la commune, pour préserver la biodiversité et réduire les coûts d'énergie.

À Trignac, les habitants du Clos Pasteur ont choisi de vivre sans éclairage public © Adobe Stock

Rue Yvonne Choquet-Bruhat à Trignac, la trentaine de maisons du lotissement du Clos Pasteur profite chaque nuit de la quiétude de l'obscurité, et des battements d'ailes des oiseaux. Le lotissement a été construit il y a une dizaine d'années, mais ses candélabres ne se sont encore jamais éclairés. Un choix précurseur, qui ouvre de nombreuses pistes de réflexion à la commune, qui participe également à un projet de trame noire avec le Parc Naturel Régional de Brière.

Rétrocession dans le domaine public

Il y a un an et demi, l'association de copropriétaires du lotissement du Clos Pasteur est venue frapper à la porte de la mairie de Trignac. L'objet de sa demande ? La rétrocession dans le domaine public de la voirie et de l'éclairage, qui n'a jusqu'alors jamais été raccordé. Une demande motivée à l'origine pour réduire des coûts. « Les habitants payant des impôts, ils avaient un peu le sentiment d'une double peine » relate Gilles Briand, Adjoint urbanisme, cadre de vie, logement, transport et contrat de ville. Cela fait plusieurs années qu'une réflexion a été engagée au sein de la Municipalité, et depuis 2022, les 1 500 points lumineux communaux s'éteignent de 23h à 5h du matin en semaine, et de minuit à 6h le week-end. « Avec l'Adjoint au développement durable Sébastien Wairy, nous nous sommes dit, pourquoi ne pas aller plus loin ? » indique Gilles Briand.

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Un vote organisé

Une première réunion est organisée avec le président de l'ASL (Association Syndicale Libre) pour lui présenter cette idée d'un lotissement dans le domaine public, mais sans éclairage nocturne. Celui-ci fait remonter l'information aux habitants, et la décision est prise d'organiser un vote à l'occasion de l'assemblée générale en mairie. « Nous avons développé notre point de vue. Les habitants ont pu partager comment ils avaient noté la présence d'oiseaux dans leurs jardins la nuit. Les discussions ont été assez âpres sur la protection de la faune, sur les économies engendrées aussi. Au final, la quasi-totalité des habitants a voté pour une rétrocession sans éclairage public » indique l'Adjoint à l'Urbanisme. En juin dernier, la décision est adoptée en Conseil municipal, et le lotissement du Clos Pasteur sera le premier à vivre définitivement sans la lumière des lampadaires.

Une réflexion à chaque nouveau projet

Il n'est pas question pour l'heure de couper l'électricité là où elle est raccordée, « mais nous explorons des pistes avec les promoteurs à chaque nouveau projet. Ils ont besoin de concret, nous pouvons aujourd'hui leur montrer que c'est possible » insiste Gilles Briand. « Nous travaillons également avec le Parc de Briere sur une trame noire, pour préserver la biodiversité, en réservant l’éclairage public à certains endroits, et en le modulant ». Pour se nourrir, se reproduire, nidifier, l'obscurité est indispensable à de nombreuses espèces, et le Parc Naturel Régional de Brière s'est engagé dans cette démarche depuis 2023, notamment en travaillant sur une cartographie du réseau écologique nocturne, « et en confrontant les données d’éclairages artificiels à celles du patrimoine naturel local ». Ces études, dont les résultats seront partagés avec les 22 communes participantes d'ici la fin de l'année, pourront ensuite déboucher sur des recommandations d'éclairage par secteur géographique.

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