Les Escales Saint-Nazaire : aux ateliers Écolobeats, on fabrique, on compose, on interprète
80 participants de 9 à 80 ans prennent part à cette expérience musicale, accompagnés par les artistes Ben Lechapus et Sami Fatih.
Les Escales reviennent du 19 au 21 juillet sur l'île du Petit Maroc à Saint-Nazaire. Engagé à chaque édition dans une démarche éco-responsable, et dans des actions culturelles et d'inclusion tournées vers les habitants du territoire, le festival a imaginé cette année un nouveau projet baptisé Écolobeats. À partir de déchets collectés dans la ville, 80 participants de tous âges ont fabriqué durant près d'une semaine des instruments aussi originaux que saugrenus, et ont composé collectivement 3 morceaux. Une restitution de ce travail aura lieu à l'espace Poisson Pilote, lors de l'inauguration du festival le jeudi 18 juillet.
3 morceaux créés en une semaine
L'association Les Escales investit depuis mercredi dernier les espaces de Bain Public pour son nouveau projet Écolobeats. En maître d'orchestre, deux artistes familiers l'un de l'autre et du festival, Ben Lechapus et Sami Fatih, ont guidé 80 enfants, adolescents ou seniors de différentes structures partenaires : l'IME Jeunesse et Avenir, l'ADAR, le pôle prévention du CCAS, l'espace jeunesse de Besné, Escalado, des Centres de Loisirs de Saint-Nazaire, La Tribu, et une résidence autonome de la commune. Ben Lechapus, alias Plastic Jésus, est un artiste qui aime détourner les déchets en instruments de musique. Une sorte de luthier sauvage et plasticien. Sami Fatih, musicien et vidéaste au sein du duo Samifati, est compositeur de musiques électroniques. De leur travail avec cette petite troupe intergénérationnelle sont nés 3 morceaux composés ateliers après ateliers, comme un puzzle sonore assemblé successivement par petits groupes. La source d'inspiration ? Les objets récupérés le premier jours lors d'une cleanwalk dans le quartier, qui se sont transformés en drôles d'instruments, et ont inspiré les paroles de 3 morceaux aux titres évocateurs de leurs fabuleuses trouvailles : l'histoire du chien en plastique, la rencontre entre la tétine en plastique et le paquet de chips, et le syndrome de Dyogène.
S'approprier la musique différemment
« Nous avons enregistré des bruitages à partir des objets collectés. Comme le clap de fermeture de ce petit jouet en plastique, le froissement de ce paquet de chips » explique Sami. Les apprentis luthiers se sont alors mis à l'oeuvre pour transformer leurs trouvailles en sodaphones, ou encore flûtes aquatiques… « Nous nous sommes adaptés à l'énergie du moment. D'un morceau prévu à l'origine, nous avons finalement créé 3 titres » poursuit Sami. Ces titres seront enregistrés, et remis à chaque participant. Les paroles ont été écrites collectivement, « le but de ce projet était également de passer une semaine à se connaître, l'alchimie a bien pris » se réjouit Ben. Quel que soit leur âge, les luthiers plasticiens ont pu créer ce drôle d'instrumentarium en travaillant de façon ludique. « Le projet était accessible à tous, musiciens ou pas. Le niveau n'est pas un frein, et il est intéressant de voir quelqu'un s'approprier la musique différemment, il suffit d'avoir l'envie, et tout le monde est rentré dedans » indique Sami.
