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Publié par Soizick David, le 02 Décembre 2025 à 15:22

Municipales 2026 à Saint-Nazaire : la liste de Violaine Lucas veut remettre la sécurité à gauche

Autour du thème de la sécurité, la candidate d'"Ensemble Soyons Saint-Nazaire" défend une ligne qui mise d’abord sur les services publics, la prévention et la démocratie locale, en opposition assumée aux choix de la majorité sortante.

Municipales 2026 à Saint-Nazaire : la liste de Violaine Lucas veut remettre la sécurité à gauche
De gauche à droite Morgan Ceulemans, Violaine Lucas et Cédric Turcas, pour la liste "Ensemble soyons Saint-Nazaire" © SaintNazaireNews.fr

Ce mardi 2 décembre, la candidate à la mairie de Saint-Nazaire Violaine Lucas, tête de liste d’Ensemble Soyons Saint-Nazaire (union de la gauche), a détaillé devant la presse sa vision de la “sécurité”. Une thématique qu’elle souhaite aborder, en se démarquant des approches qu’elle juge « démagogiques » ou trop exclusivement répressives. S’appuyant sur l’actualité récente (mobilisations contre les violences faites aux femmes et aux enfants, assassinat du frère d’Amine Kessaci à Marseille) elle affirme que « chacun se sent concerné » et que ce sujet ne peut plus être abandonné à la seule droite. Elle propose d'articuler la sécurité à travers cinq grands axes programmatiques, dans une approche globale autour de la santé, du social, de l'éducation, et de la démocratie.

Sécurité, un mot “de droite” que la gauche veut se réapproprier

D’emblée, Violaine Lucas assume un choix politique pour ces élections municipales de 2026, celui d'employer frontalement le mot “sécurité”, « souvent associé aux discours de droite » reconnait-elle. Elle critique notamment une vision qui réduirait cette notion à l’espace public, en « stigmatisant un certain type de personnes », citant Nicolas Sarkozy et sa référence aux « racailles » des quartiers populaires. Pour la candidate, la sécurité ne peut se limiter aux incivilités ou au maintien de l’ordre, elle concerne d’abord celles et ceux qui vivent dans les quartiers populaires, parfois exposés aux trafics ou aux violences. Elle inclut aussi un autre champ qu’elle juge fondamental, celui de la sécurité dans la sphère privée, qui touche les femmes et les enfants, et qui doit, selon elle, « devenir un enjeu de politiques publiques à part entière ».

Miser sur les services publics, et les maisons de quartier

Face à ce qu’elle décrit comme un « effondrement » des services publics de police, justice, santé ou éducation, Violaine Lucas propose de replacer la cohésion sociale au cœur des politiques de sécurité. Son premier axe programmatique vise à renforcer les points d’accès aux droits (comme l’espace Jacques Dubé), à soutenir les services publics de santé, logement et transport, et à « sacraliser la petite enfance, l’enfance et la jeunesse » dans le budget municipal. Violaine Lucas critique au passage les récents choix de la majorité municipale actuelle. « La municipalité a réduit de 10 % les moyens de la jeunesse, mais a renforcé de 30 % les moyens de la sécurité. Ce ne sont pas des choix que nous ferons » dit-elle. Dans le logement social qui dépend de la municipalité, la candidate propose notamment la création de postes de gardiens d'immeubles. Elle insiste également sur le rôle des initiatives citoyennes, et des maisons de quartier, qu’elle souhaite soutenir « de manière inconditionnelle », avec un budget propre et une réelle autonomie de décision.

Caméras et armement : remettre le débat sur la table

La doctrine d’emploi de la police municipale et la vidéosurveillance, figurent parmi les points de rupture les plus nets avec la majorité actuelle. Violaine Lucas souhaite « revenir aux missions initiales » qu'elle défendait lorsqu'elle faisait partie de la majorité municipale en 2014. Les missions d'une police de proximité, favorisant l’îlotage, le dialogue et la confiance avec les habitants, et non une montée en puissance uniquement axée sur l’armement et la vidéosurveillance. Elle promet, si elle est élue en 2026, de consulter les Nazairiens sur « leur efficacité réelle » à travers un audit, et rappelle au passage qu’« il n’est pas banal de mettre 23 armes en plus sur un territoire en armant la Police municipale ». Elle s’interroge aussi sur le coût et l’impact des caméras de vidéosurveillance et du futur Centre de supervision urbaine (CSU) annoncé par le candidat et maire sortant David Samzun, évoquant « 1,5 million d’euros pour les caméras » et regrettant l’absence, à ses yeux, de bilan public détaillé. Pour la candidate, chaque euro engagé dans ces dispositifs doit être comparé aux moyens consacrés à la prévention et à l’action éducative. Elle appelle « à des assises de la sécurité » en début de mandat, et veut pouvoir associer les élus d’opposition aux comités de pilotage, estimant que cesser de se parler est déjà « une forme de violence ».

Un “bras de fer” avec l’État

Sur la prévention de la délinquance et des conduites à risque, la liste veut « mettre le paquet », avec un soutien aux éducateurs de rue, un plan de prévention des conduites addictives, la prévention de l’entrée des jeunes dans les trafics, la sensibilisation aux risques de prostitution et de traite des êtres humains. Violaine Lucas reprend les revendications des éducateurs mobilisés récemment et avance un principe fort : « 1 policier municipal = 1 éducateur de rue ». Concrètement, chaque recrutement de policier municipal devrait s’accompagner d’un recrutement d’éducateur spécialisé, afin de ne pas sacrifier la prévention. Sur les relations avec la police nationale et la justice, la candidate annonce « un bras de fer contre l’État » pour obtenir davantage de moyens à Saint-Nazaire, tout en utilisant pleinement les outils existants comme les contrats locaux de sécurité et de prévention de la délinquance (CLSPD/CISPD). Et un « chacun à sa place » définissant clairement les limites de l'action de la Police municipale. Elle souhaite y intégrer des associations, des personnalités qualifiées et des représentants des habitants, pour rendre ces instances plus vivantes et plus exigeantes vis-à-vis de l’État. « C’est là que se joue le moyen de pression pour le maire » affirme-t-elle, en insistant sur la nécessité d’évaluations régulières des engagements de chacun.

Violences intrafamiliales et réinsertion

Enfin, la liste “Ensemble Soyons Saint-Nazaire” consacre un axe entier aux violences intrafamiliales et aux violences faites aux femmes et aux enfants. Violaine Lucas veut s’attaquer à l’inceste, qu’elle qualifie, en citant la Ciivise, de « berceau des dominations », et propose de développer l’éducation à la vie affective, relationnelle et sexuelle dès le plus jeune âge, comme le prévoit déjà le Code de l’éducation. Elle plaide pour un renforcement des dispositifs existants (comme le “24”) et pour la création de lieux refuges pour les femmes et enfants victimes, en partenariat avec bailleurs sociaux et privés. Le cinquième axe porte sur l’insertion et la réinsertion, cela passe par un renforcement de l’accueil des travaux d’intérêt général (TIG) et des stages de citoyenneté dans les services municipaux et les associations, la formation des encadrants, le soutien à la formation professionnelle et à la découverte des métiers. Pour la candidate, les politiques de sécurité sont « un travail de fourmi, sur le temps long », qui passe aussi par le sentiment de légitimité des jeunes dans la société. Elle regrette que, dans certains quartiers, seuls les réseaux illégaux donnent aujourd’hui cette “reconnaissance” à ceux qui se sentent abandonnés par les services publics.

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