Saint-Nazaire : des chevaux de trait pour entretenir les berges de l’étang du Bois Joalland
2 Ardennais, 1 Percheron et 1 Trait du Nord, font sensation ce mercredi 2 avril autour du plan d'eau. Leur mission ? Un débardage respectueux de cet espace naturel sensible.
Ils étaient déjà au travail hier mardi au bois de Porcé, pour nettoyer les derniers vestiges des tempêtes, et sont restés toute la journée ce mercredi 2 avril au Bois Joalland. Sim et Stella, les 2 chevaux Ardennais, Topaze le Trait du Nord, et Vegan le Percheron, ont été attelés par Laurent Legal et Nicolas Couëdel, 2 passionnés de chevaux qui depuis 30 ans, ont remis à l'honneur le labeur de ces espèces de plus en plus menacées. Ils sont intervenus durant 2 jours aux côtés des équipes de la ville de Saint-Nazaire.
Sécuriser le passage des canoës
Autour du bois Joalland, les arbres de la rive courbés au-dessus de l'eau posaient un risque pour les embarcations, notamment les canoës en provenance de la base nautique toute proche. Zoé, Baptiste et Mathis, de l'équipe d'élagage de la Ville de Saint-Nazaire, étaient assistés par les chevaux pour le débardage. Le bois récupéré sera ensuite transformé et valorisé. « Pendant plusieurs décennies, ces races ont été menacées, les éleveurs étaient à la recherche de débouchés. Le travail est une piste » indiquent les débardeurs. Le labeur demandé à ces mastodontes, qui pèsent parfois plus de 900 kg, a lui aussi évolué. « Un soin paticulier est aujourd'hui apporté au bien-être de l'animal. Le matériel, notamment les harnais, a beaucoup évolué. Les chevaux ont même droit à des séances d'ostéopathe » ajoute Laurent Legal.
Maniabilité et respect des aménagements
Outre l'intérêt de faire vivre le patrimoine génétique de ces races de chevaux, qui finissaient trop souvent dans les rayons des boucheries, leur travail se révèle bénéfique pour l'environnement. « Les chevaux ont un faible impact sur les aménagements et les espaces naturels sensibles. Ils permettent parfois d'atteindre des zones inaccessibles, et sont très maniables. Beaucoup de missions peuvent leur être confiées » insiste Laurent Legal. 9 races de trait existent en France. Au fil des siècles, les chevaux ont été sélectionnés naturellement pour leur tempérament doux et docile avec les humains. Quand on pèse 989 kg sur la balance comme Vegan, c'est préférable !

Les chevaux créent le lien
Ce matin là, les promeneurs du Bois Joalland ont le sourire. A la vue des 4 chevaux de Trait, ils engagent parfois la conversation. « Les chevaux servent aussi à créer le lien. On a plus envie d'échanger avec une personne qui travaille avec un cheval, qu'avec celle qui utilise une machine. On sent que c'est une vraie attente sociétale » constatent les élagueurs. Nicolas et Laurent dressent parfois eux-mêmes les chevaux, ils s'y sont attachés, « le plus vieux a 20 ans, nous travaillons ensemble depuis 15 ans. Il vivra bientôt une belle retraite au pré ! ». 90% de leurs clients sont des collectivités, elles sont de plus en plus nombreuses à opter pour cette méthode à l'ancienne, et bénéfique pour l'environnement. « Il est important de travailler de concert avec les équipes de la Ville. Ils découvrent la technique, pourront dans le futur l'envisager dans d'autres situations, et faire remonter cette option » poursuivent-ils.
