Saint-Nazaire : un bonus réparation qui aide à garder les vêtements plus longtemps

Etabli depuis plus de 30 ans dans le centre-ville, l'atelier Rapid Couture a rejoint ce dispositif de l'Etat et propose des réparations à prix réduit.

Mikaël Langlais / © SaintNazaireNews.fr

Depuis le 7 novembre dernier, le “Bonus Réparation" lancé par le gouvernement dans le cadre de la loi AGEC permet de bénéficier d'une réduction pour faire réparer ses chaussures chez certains cordonniers, ou ses vêtements chez certains couturiers. Dans son atelier Rapid Couture, Mikaël Langlais, a été séduit par cette intiative, comme des milliers d'autres artisans Repar'acteurs en France. Vous avez relégué un manteau décousu au placard, en vous disant que vous verrez ce que vous en ferez plus tard ? Vous avez bien fait de ne pas le jeter ! C'est le moment de le ressortir et de battre le gaspi à plate couture.

Couturiers depuis 3 générations

Chez Rapid Couture, les dés, ciseaux, fils et bobines, c'est toute une histoire de famille ! Dans ce commerce historique créé il y a 30 ans à Saint-Nazaire, Mikaël Langlais a vu passer tous les tissus et toutes les matières entre ses doigts agiles, comme d'aures membres de sa famille avant lui « Ma mère et ma grand-mère étaient couturières. Rapid Couture est longtemps resté le long des halles, puis a déménagé il y a 7 ans ici au parc du Marché » rappelle-t-il. Celui-ci n'était pourtant pas prédestiné à suivre la même voie profesionnelle. « J'ai travaillé 13 ans dans le sport automobile avant d'entamer une reconversion » explique le couturier. Pas côté piste en pilotant des bolides, mais côté coulisses, dans les matériaux composites. « Je devais déjà avoir une attirance pour les matières » plaisante-t-il. Il y a 10 ans, Mikaël décide de tout plaquer pour rejoindre l'activité familiale. Et depuis, il perpétue à son tour le geste.

C'est l'acheteur et les marques paient !

Faire réparer ses vêtements n'est pas toujours un réflexe. Le coup de pouce financier aidera certains à franchir le pas. Mikaël Langlais a décidé de faire la démarche et remplir un dossier de labellisation qui imposent certains impératifs de savoir-faire ou matériel aux artisans candidats. « Ce qui m'a plu, c'est que le fond permettant ce coup de pouce est directement financé par l'éco-taxe payée lorsqu'un consommateur achète un article neuf en magasin. Finalement, c'est lui qui paie la réparation » explique-t-il. Couture défaite, changement de fermeture éclair ou de doublure, trou ou accroc… Toutes ces réparations sont partiellement prises en charge, et le bonus est déduit de la facture finale. Plutôt malin quand on constate que les nouvelles générations n'ont pas toujours acquis les gestes essentiels, contrairement à leurs ainés.

Les comportements évoluent

Mikaël Langlais voit défiler des dizaines de Nazairiens chaque semaine. Avec ses deux aides en atelier, ils vont s'atteler à redonner jour après jour une fière allure aux habits sur le point de faire un burn out. Le sentimental joue beaucoup, et ce ne sont pas forcément les vêtements des grandes marques, ou les plus onéreux, qu'on a à coeur de conserver. « C'est parfois moi qui dois décider après une énième reprise que là, non vraiment, il va falloir acheter un nouveau pantalon » indique-t-il. Dans d'autres cas, le couturier transforme une robe à la tâche indélébile en jupe ou chemisier, ou réduit d'une taille un vêtement quand le tissu est usé. Mise à longueur et mise à taille, ourlets, et coutures n'ont plus de secrets pour lui. Les comportements de ses clients non plus. « Depuis 1 an et demi environ, j'observe une réelle volonté de réparer pour ne pas acheter et ne pas surconsommer » constate-t-il. Ce bonus réparation vient donc à point nommé.