Pornichet : une résidence intergénérationnelle pour répondre à la crise du logement
Cette résidence en 2 ilôts sera destinée aux jeunes actifs à partir de 16 ans, ainsi qu'aux personnes âgées aux revenus modestes.
Face à la difficulté croissante de se loger pour les jeunes comme pour les seniors, la Ville de Pornichet a lancé un projet de résidence intergénérationnelle, en partenariat avec le bailleur social CISN, l’association Adelis spécialisée dans l’accompagnement des jeunes actifs , et l’ADMR qui interviendra au quotidien auprès des habitants. Un projet à la fois social, architectural et profondément humain, pour répondre à la crise du logement local, tout en recréant du lien entre les générations. Le chantier débutera début 2026, face à l’hippodrome. La résidence sera livrée au printemps 2027.
Quand se loger à Pornichet coute trop cher
Que l’on touche une petite retraite ou que l’on débute dans la vie active, se loger à Pornichet est devenu un véritable casse-tête, et cela pèse sur beaucoup d'habitants. « Les jeunes travailleurs, saisonniers ou apprentis, n’ont souvent d’autre choix que de s’éloigner à 30 ou 40 km de leur emploi » déplore le maire Jean-Claude Pelleteur. Une situation qui fragilise le tissu économique local, avec de nombreux employeurs qui peinent à recruter faute de logements accessibles pour leurs salariés. Pour les personnes âgées à faibles revenus, la situation n’est guère meilleure. Certaines, après le décès du conjoint, ne parviennent plus à entretenir leur maison, sans pour autant trouver un logement adapté à Pornichet. C’est pour répondre à cette double difficulté qu’est née l’idée d’un habitat partagé et solidaire. Le financement du projet illustre à lui seul une belle coopération publique. 28 % de subventions ont été accordées par la CARENE, 16 % par l’État, 13 % par la Ville de Pornichet, et 7 % par la CAF.
Une résidence durable et bien intégrée
La future résidence prendra place sur un terrain communal que la ville avait intégré à sa réserve foncière il y a plusieurs années, juste en face de l'entrée principale de l'Hippodrome. Le projet repose sur un bail emphytéotique de 40 ans. À son terme, l’ensemble reviendra dans le patrimoine de la Ville. La résidence comportera 54 logements au total : 34 T1 bis et T2 vides pour les seniors, et 20 T1 et T1 bis meublés pour les jeunes. Deux bâtiments distincts seront unis en leur centre par des espaces communs : une salle de convivialité, une buanderie, un bureau partagé, et un jardin central ouvert sur le quartier. Conçue par les agences Pöm (Pornichet) et Asa Architecture (Guérande), la résidence se veut également exemplaire sur le plan environnemental et a veillé à une belle intégration dans l'environnement du quartier. Les architectes ont également veillé à préserver les circulations douces. Le chemin piéton reliant l’hippodrome au quartier Saint-Sébastien sera maintenu. Chaque îlot aura son entrée indépendante, pour permettre à chacun de choisir entre intimité et convivialité. « Nous avons été exigeants, l’emplacement est exceptionnel, nous devions être à la hauteur » indique le maire. Les artisans retenus, majoritairement issus de la Presqu’île, entameront les travaux dès janvier prochain.
Des logements accessibles et un accompagnement sur mesure
La résidence s’adressera à deux publics. D’un côté, les jeunes de 16 à 30 ans, apprentis ou jeunes salariés, pourront louer un logement meublé pour une durée maximale de deux ans, le temps de stabiliser leur parcours professionnel. Les loyers s’échelonneront entre 390 et 550 euros toutes charges comprises, selon la taille du logement, avec un critère de ressources à 75 %. « Avec 800 euros par mois quand vous êtes apprenti, vous n’avez pas accès au logement. Avec nous, si » a souligné Olivier Renaud, directeur général d’Adelis, qui assurera la gestion des jeunes locataires. De l’autre, la partie gérée par le bailleur social CISN sera dédiée aux seniors autonomes à revenus modestes, avec des loyers compris entre 324 et 380 euros hors charge. Ces logements sociaux seront attribués selon la procédure classique. Au quotidien, les résidents bénéficieront de l’accompagnement de l’ADMR, présente chaque jour pour accompagner, écouter, animer. L’association proposera de petites services, mais aussi des moments de partage, des ateliers, ou simplement un lien humain. « Il faut avoir envie de se croiser, mais jamais rien n’est imposé » indiquent les partenaires. L’ADMR accompagnera également les jeunes, qui quittent parfois pour la première fois le nid familial, dans leurs premiers pas vers l'indépendance. « L'enjeu du lien social est aussi au coeur de ce projet » souligne le maire de Pornichet.
