Saint-Nazaire : Helsinki à l’abordage de la 10ème édition du Festival Zones Portuaires

Du 22 au 27 avril 2025, le festival mettra à l'honneur les cinéastes de la Ville Blanche du Nord, avec une cinquantaine de films programmés, des pas de côté décalés, et un focus sur le vélo avec l'association Place au Vélo Estuaire.

Le festival de cinéma Zones Portuaires fête sa 10ème édition cette année. Porté depuis sa création par l'association Cales Obscures, il invite chaque année une ville portuaire du monde, à nous faire découvrir une riche programmation de films contemporains ou du patrimoine. « Une partie de la Finlande sera à Saint-Nazaire cette semaine-là ! » s'enthousiasme Armelle Sèvre, chargée de production du Festival. Une trentaine d'invités venus du froid viendront réchauffer le Life par des rendez-vous autour du cinéma, des propositions décalées et inattendues, mais aussi avec des concerts au VIP, et bien sur des projections dans les sales obscures de 5 cinémas de la Presqu'île à Saint-Nazaire, au Pouliguen, à la Turballe et à Pornichet.

Un festival mature et accompli

Le festival Zones Portuaires a atteint sa plein maturité et sa forme idéale. La production de sa dixième édition a cependant été mise en difficulté par une baisse générale des subventions : 100% de baisse de la part de la Région, 30% du Département, et 10% de la Ville. « Le budget a été amputé au total de 20% » précise Armelle Sèvre. Malgré un budget global de 180 000 euros, il a fallu se réinventer. La Finnish Film Fondation a offert 15 000 euros sur la programmation finlandaise, et le soutien de la Ville est toujours là, avec la mise à disposition gracieuse du Life, et toute la logistique qui va avec. L'homme d'affaires et mécène Olivier Legrain a également participé à hauteur de 5 000 euros. « Le prix des entrées revient aux cinémas partenaires. Seul le bar au Life, et la participation libre complètent nos ressources. Nous avons revu la programmation, tout n'a pas été gardé, mais l'affiche reste très belle » annonce la jeune femme.

Une soirée d'ouverture avec Benoît Delépine

Le festival s'ouvrira le mardi 22 avril sur une projection, à 18h30, du film de 2013 Aaltra au cinéma Jacques Tati, en compagnie des réalisateurs Benoît Delépine et Gustave Kervern. Un agriculteur et un cadre sont voisins et se haïssent. Un jour, leur haine mutuelle les pousse à se battre. Une benne agricole leur tombe dessus accidentellement. Le diagnostic est là : ils ne retrouveront plus l'usage de leurs jambes. Ils décident alors de partir ensemble en fauteuil roulant pour la Finlande, pays d'origine de l'entreprise Aaltra, fabricant de la benne, pour réclamer dommages et intérêts. Le vernissage de l'exposition Shadows in Paradise aura lieu à 21h au Life ce même soir. Une exposition encore peu présentée en France, de la photographe de plateau Malla Hukkanen, qui a travaillé sur plus de 150 films finlandais, notamment avec le réalisateur Aki Kaurismaki. Pendant les 6 jours de festival, une cinquantaine de films, dont une trentaine de films Finlandais, seront ensuite projetés dans les cinémas partenaires ou au Life. Avec toujours en fil rouge cette photo du monde actuel, à travers un port qui vit et qui bouge.

Des temps forts et décalés au fil du festival

Année après année, le festival s'est construit une identité particulière, avec un volet sportif “zone sportuaire”, ou encore avec des rendez-vous, impromptus et drôles bien souvent, faisant appel à d'autres pratiques artistiques. Cette 10ème édition sera encore un très bon cru, avec un karaoké géant au Life accompagné d'une surprise anniversaire, une caravane sauna d'écoute de documentaires (venir avec son maillot de bain !), des siestes sonores, une performance de cirque, ou encore des installations des étudiants des Beaux-Arts. Une soirée spécial SOS Méditerrannée, une rencontre cinématographique littéraire avec l'auteure Virginia Tangvald, une soirée musicale en partenariat avec le VIP, ou encore une programmation jeune public offriront à toutes les générations de quoi satisfaire leur appétit culturel.

Carte blanche au collectif Roule ma Poule

Après le skate, le surf, ou encore la boxe, la programmation “sportuaire” du festival mettra le vélo à l'honneur, en laissant carte blanche au collectif Roule ma Poule de l'association Place au Vélo Estuaire, qui invitera le public à découvrir des expériences et des récits de femmes du monde entier pour qui le vélo est synonime d'émancipation, d'engagement, de plaisir, et de liberté. Une soirée courts-métrages et plusieurs projections, seront complétées par une programmation parallèle autour du vélo : un spectacle et atelier d'initiation au vélo acrobatique, une conférence gesticulée, un atelier de mécanique vélo, un film projeté grâce au pédalage en relai des spectateurs, et une balade guidée à vélo à la découverte des lieux de la ville portant un nom de femme.