Saint-Nazaire : les écoliers d’Albert Camus privés de cantine par une grève

Les Atsem qui demandent une prime pour le classement de l'établissement en zone REP + ont entamé leur mouvement e 14 mars dernier.

© Photo : Martin Launay/Ville de Saint-Nazaire

Depuis plus de 10 jours, c'est un vrai casse-tête pour les parents des enfants de l'école Albert Camus qui se retrouvent sans solution de restauration, et doivent quitter leur établissement sur la pause de midi. La CGT de la Ville de Saint-Nazaire a déposé un préavis de grève « qui consiste à cesser le travail de 11h50 à 12h50 » confirme la Ville de Saint-Nazaire. Entre parents ou avec l'aide des grands-parents, les familles s'organisent tant bien que mal, mais devant une situation difficilement gérable sur le long terme, regrettent le manque d'information de la part de la Ville.

Une prime REP + pour les personnels non enseignants

« Sollicités par la CGT de la Ville de Saint-Nazaire, des personnels de l’école primaire Camus ont lancé une grève pour demander une revalorisation salariale, qui soit le pendant de la « prime REP + que touchent les enseignants, personnels de l’Éducation Nationale » indique la Ville de Saint-Nazaire. Céline Paillard, adjointe au personnel, les a reçus le 2 février dernier, pour leur indiquer qu'elle ne pourrait pas répondre à leurs revendications. « En effet, si l’Etat considère que les enseignants exerçant en REP+ peuvent bénéficier d’une prime, il n’en donne pas la possibilité aux collectivités locales » poursuit la Ville. Et depuis 10 jours, le mouvement de grève s'est enlisé, chacun campant sur ses positions.

« Un manque de communication de la ville » regrettent les parents

«J'ai contacté à 2 reprises le service famille (…)on nous répond à côté de la plaque » regrette une maman solo qui peine à gérer travail et repas du midi pour son fils porteur de handicap. Pourtant comme d'autres parents, elle dit comprendre les revendications du personnel, « moi aussi je suis passée par là » ajoute-t-elle. Mais recevoir des sms au compte goutte de la Ville l'informant que la cantine reste fermée rend toute organisation très compliquée. Du côté de la Mairie, on déclare comprendre les difficultés des familles, et c'est justement la forme de grève menée qui inquiète, pour son impact sur les familles. « Ce mode d’action de la CGT fait peser des risques sur des enfants fragiles, au sein d’un quartier sensible » souligne la Ville.

Une nouvelle rencontre ce mardi 26 mars

Les élus de la Ville, la CGT et les agents, doivent se rencontrer à nouveau ce mardi 26 mars « pour regarder les meilleurs moyens de les accompagner dans un travail dont chacun reconnaît la valeur » indique la Ville. Celle-ci assure vouloir « renforcer encore son implication auprès des agents en leur proposant un accompagnement métier, renforçant le bien-être au travail » et rappelle qu'à ce jour, « elle va au-delà des normes, en assumant un taux d’encadrement supérieur à la norme ». En attendant, parents et enfants prennent leur mal en patience. « Selon les bruits de couloir cette grève risque de durer jusqu'aux vacances prochaines... » s'inquiète une maman. « Comme pour d'autres familles, cela commence à devenir invivable » répète-t-elle avec inquiétude.