Pornichet : une fresque monumentale célèbre la biodiversité de la dune grise à Bonne Source
Le collectif nantais “100 Pression” est en cours de réalisation d'une fresque dédiée à la faune et la flore de cet espace sensible de 4 hectares.
Sur le pignon d’une maison bordant la dune grise, un mur de béton, recouvert de tags années après années, se transforme peu à peu en œuvre street art vivante. Une création à la fois esthétique, pédagogique et poétique.
Une œuvre née de la nature
L’initiative est née d’un échange entre l’association locale APCVBS (Association de protection du cadre de vie de Bonne Source) et la Municipalité. Depuis 35 ans, l’association veille sur ce site d’environ quatre hectares, un espace sensible qu’elle a contribué à préserver des projets immobiliers. « Et nous avons réussi ! » se félicitent les membres. Lorsque la Ville a lancé un parcours pédagogique dans la dune, les bénévoles ont aussitôt pensé à ce grand mur, souvent dégradé par des tags anarchiques, qui défigurait le paysage. Avec l'idée de le transformer en support artistique. Marc Doizon, vice-président de l’association et ancien responsable de la SEMITAN (Société d'économie mixte des transports en commun de l'agglomération nantaise) a tout de suite vu le potentiel de ce type d’intervention. « À la SEMITAN, nous avons à plusieurs reprises collaboré avec des artistes du street art pour embellir des murs exposés aux graffitis » explique-t-il. Il a pu constater qu’une œuvre signée, reconnue, suscite le respect. « Elle n’est ensuite jamais recouverte » poursuit-il. Là où l’art s’installe, les dégradations s’effacent. C’est dans cet esprit que l’association a proposé à la Ville de faire appel au collectif d'artistes nantais “100 Pression”.
Le collectif “100 Pression" à l'oeuvre
Fondé il y a 21 ans à Nantes, le collectif “100 Pression” intervient sur tout le territoire français. À Bonne Source, ses artistes ont choisi de raconter la dune, en s’appuyant sur l’inventaire des espèces de faune et de flore réalisé par la Ville dans le cadre de son programme de protection et de valorisation. Leur composition, longue de 13 mètres et haute de plus de 3 mètres, met en scène les fleurs, criquets ou papillons qui vivent et croissent ici. Immortelle des dunes, lys maritime, vulpie à une glume, pin maritime, azuré de la bugrane, criquet des dunes, ou encore œillet des dunes. « Nous avons sélectionné les espèces les plus esthétiques et photogéniques, pour allier précision naturaliste et beauté visuelle » confient les artistes.
Un pont entre art, science et sensibilisation
Sous leurs bombes de peinture, la dune s’élève, comme transposée du sol au mur. Les pins maritimes s’inclinent sous le vent, les fleurs sauvages s’étirent vers le ciel, et les couleurs évoquent subtilement les estampes japonaises. L’idée, expliquent-ils, est de « mettre en vertical ce qui vit à l’horizontal », d’offrir une nouvelle visibilité à la richesse du site. Cette fresque s’intègre naturellement dans le parcours pédagogique récemment aménagé par la Ville, qui comprend panneaux explicatifs et cheminements balisés. Si la météo reste clémente, l’œuvre sera achevée vendredi soir, offrant aux promeneurs un hommage grand format à la biodiversité locale.
