Saint-Nazaire : la grève se poursuit à la cantine de l’école Albert Camus
Depuis le 14 mars, les Atsem et animateurs sont en grève et demandent une prime pour leur classement en réseau d'éducation prioritaire renforcée.
Depuis 3 semaines, les enfants de l'école Albert Camus doivent rentrer dans leurs familles sur la pause de midi, en raison d'un mouvement de grève entamé par les agents territoriaux de l'école. Après plusieurs échanges entre grévistes et Municipalité, aucune avance n'a été concédée par l'une ou l'autre des parties. Et pour les parents, le temps commence à devenir bien long. Ce mardi soir encore, ils ont appris que la cantine ne rouvrirait pas, et qu'il faudrait tant bien que mal s'organiser. Devant le manque de perspectives pour les familles, Xavier Perrin, adjoint au maire en charge de l'éducation à la ville de Saint-Nazaire, a écrit ce soir aux parents pour les informer des raisons du blocage qui oppose la Ville aux grévistes.
Pourquoi cette grève ?
4 écoles font partie du réseau d’éducation prioritaire renforcée à Saint-Nazaire. « Camus en fait partie, mais les agents qui y travaillent n’ont pas le droit à la prime REP contrairement aux autres agents territoriaux en poste sur les autres écoles et les enseignants et AESH de cette même école » explique la CGT, à qui les grévistes ont fait appel. L'explication ? Une simple histoire de découpage administratif. Les agents ont bien écrit à la Ville en octobre 2023 pour pointer le problème, et demander une prime IFSE équivalente, mais sans succès. « Les collectivités locales n’ont pas la possibilité de verser une prime REP+, qui soit le pendant de celle touchée par les enseignants. La seule possibilité ouverte par l’Etat est une prime pour les agents des collectivités locales intervenant dans des écoles publiques situées dans le périmètre Politique de la Ville. Ce périmètre est décidé par l’Etat au regard d’un certain nombre de critères. C’est le cas de certaines écoles à Saint-Nazaire, ce n’est pas le cas de l’école primaire Camus » explique la Ville à l'issue de sa rencontre avec les grévistes.
Un mode d'action qui interroge la Ville
Le mardi 26 mars, agents et Municipalité se sont à nouveau rencontrés, chacun campant sur ses positions. Alors que les Atsem et animateurs déclarent poursuivre le mouvement à contrecoeur « parce qu’ils savent que les familles seront impactées et qu’ils ont un sens accru du service public », la Ville leur reproche justement leur mode d'action : « Si la grève est un droit, nous nous interrogeons sur ces modalités. En effet, les personnels grévistes font une heure de grève, sur le temps de cantine, 4 jours sur 5. En choisissant ce mode d’action, la CGT pénalise les enfants et désorganise les familles, pour des revendications qui ne correspondent à aucun cadre légal ».