Saint-Nazaire : le festival Zones Portuaires lance un appel aux dons pour boucler son édition 2025

Face à une baisse drastique des subventions, l'association organisatrice Cales Obscures cherche le soutien du public.

Chaque année, le festival Zones Portuaires transforme Saint-Nazaire en plaque tournante de la culture cinémographique portuaire à travers le monde. Mais cette édition 2025 s'est achevée avec une certaine inquiétude, et l’association Cales Obscures se retrouve pour la première fois face à un déficit au moment de boucler ses comptes de fin d'année. Elle lance un appel aux dons des festivaliers, qui leur donnent droit à des réductions impôts.

Une baisse des subventions qui va durer

Historiquement équilibré, le budget du festival connaît cette année un trou de plusieurs milliers d’euros. La raison principale tient à la diminution des subventions publiques. La Région a retiré intégralement son soutien de 10 000 euros, le Département a réduit sa participation de 30 % et la Ville de Saint-Nazaire de 10 %. « Cette baisse de la Ville devrait se poursuivre l’année prochaine » s’inquiètent les organisateurs. Les aides de la DRAC et du CNC restent quant à elles inchangées.

Un festival aussi plus coûteux

Depuis trois ans, Zones Portuaires a souhaité prendre ses quartiers au LiFE, offrant ainsi un espace plus vaste et permettant une programmation pluridisciplinaire plus ambitieuse. La salle et un régisseur sont mis à disposition par la Ville, mais cette évolution s’accompagne aussi de coûts incompressibles, comme par exemple le besoin d'un chef électro. Pour l’association, c'est aujourd'hui tout le paradoxe d'un festival plus ambitieux, mais avec moins de moyens, qui augmente la pression sur les finances.

Le public et le privé en soutien

Pour boucler son budget et préparer la prochaine édition, Cales Obscures va devoir désormais miser sur le mécénat et recherche des partenaires privés. L'édition 2025 a déjà pu bénéficier d'une aide de la Finlande, pays retenu pour le traditionnel focus du festival. « Mais ce n'est pas notre métier, cela prend beaucoup de temps. Et d'une année sur l'autre tout peut être remis en question » s'inquiète l'association, qui emploie 3 salariés en temps partiels. Cales Obscures veut également avoir les garanties que des financements privés ne s'accompagneraient pas d'un droit de regard sur la programmation, « pour nous, la culture devrait rester une mission de service public » déclarent les organisateurs.

Une édition 2026 préparée dans la prudence

Si l'édition 2026 n'est pas menacée, l'association déclare se concentrer sur le coeur du festival, le cinéma, « en envisageant la programmation parallèle de façon plus prudente ».  Et pour repartir sur de bonnes bases, un appel aux dons est lancé auprès du public. « Comme le festival est déclaré d’intérêt général, chaque don bénéficie d’une déduction fiscale à hauteur de 66% de son montant dans la limite de 20% du revenu imposable » précise Cales Obscures. 5 464 festivaliers et festivalières ont été dénombrés lors des 6 jours de festival de la précédente édition, leur petit coup de pouce sera donc le bienvenu pour se tourner sereinement vers une nouvelle destination portuaire l'année prochaine.