Travaux en centre-ville de Saint-Nazaire : « le moindre retard serait pour nous catastrophique »

Les commerçants de la rue des Halles appellent au soutien des habitants pour leur faire passer le cap des travaux.

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Depuis la fin du mois d'août, la rue des Halles entre l'avenue Albert de Mun et la rue Jean Jaurès est fermée à la circulation, pour permettre la poursuite du chantier de centre-ville jardin. Sans route et sans bitume, avec un chemin cabossé de pierres en guise de trottoir, sans stationnement suffisant, et sans passants… Les commerçants accusent le coup et voient leur chiffre d'affaire plonger. Ils devront attendre le début du mois de novembre pour la réouverture de leur rue.

« Nous avons besoin du soutien des Nazairiens »

Le fleuriste Gueule de Loup a ouvert en octobre 2022. En temps normal, il aurait pu compter sur une augmentation de son chiffre après 2 années d'exercice. Au contraire, il accuse depuis la fin du mois d'août une forte baisse d'activité. « Nous n'avons plus de passants. Seuls les clients fidèles font l'effort de venir » s'inquiète Jean-Jacques Terrien. Sur Instagram, il a reçu de nombreux messages après avoir partagé ses difficultés : « Ces améliorations demandent des sacrifices de la part des résidents, et plus encore de la part des commerçants concernés (…) Aux noms de Gueule de Loup et de ses voisins, en toute humilité j’en appelle à votre soutien et vous remercie du fonds du cœur de votre fidélité ». Cette phase de travaux, la plus dure, était initialement prévue aux mois de novembre et décembre, pendant les fêtes. « Elle a été avancée de 2 mois à notre demande » indique-t-il. Une nouvelle réunion est prévue le jeudi 19 septembre entre la Ville et les commerçants pour faire le point sur le chantier, et ces derniers comptent sur la rencontre pour évoquer une éventuelle compensation.

« On sait que ce sera très beau, mais il va falloir tenir »

Un peu plus loin au Globe, le retour est identique, et le café accuse une baisse de 50% de son chiffre d'affaires. Il a perdu une trentaine de places en terrasse, et pointe le problème du stationnement. « Les gens tournent puis repartent car ils ne peuvent pas se garer. On n'a plus que les gens du quartier. Le parking de la rue Jean Jaurès est encombré par le matériel de chantier, tout comme celui de la Médiathèque » décrit Baris Yasar. Du 15 au 25 septembre, le stationnement au pied des halles est également condamné pour oter les échafaudages, « ce sont encore des places en moins ». La Ville a annoncé qu'elle examinerait les demandes d'indemnisation, mais le commerçant s'inquiète. « Je viens de reprendre le café, comment est-ce que ce sera pris en compte ? On sait qu'au final ce sera très beau, mais pour nous, si le chantier prend le moindre retard, ce sera catastrophique » assène-t-il.

Un jour de fermeture en plus à la Maison Vincendeau

Au numéro 42, la boulangerie pâtisserie Vincendeau fait face au futur parc du Marché, dont l'aménagement débutera quant à lui au début de l'année 2025. « Ce que la Ville veut faire est joli, mais il aurait fallu mieux organiser les travaux » regrette Karine Vincendeau. Les personnes âgées constituent le plus gros de sa clientèle, elles n'osent plus venir par peur des chutes. « Une vieille dame est tombée avec son déambulateur. Il faudrait banaliser un passage, mettre des planches » ajoute-t-elle. Une cliente acquiesce « c'est difficile de marcher quand on a une mauvaise vue. Et pourquoi recasser ce qui a été fait il y a deux ans ? ». La commerçante se dit satisfaite que des points de chantier réguliers soient organisés mais regrette « Ils nous écoutent, ils notent, mais ça ne suit pas toujours ». Pour compenser sa perte de chiffre, elle ferme désormais 1 jour de plus dans la semaine.

« Nous n'avons plus de personnes âgées »

La boucherie Ibariken ouverte il y a 3 ans et demi connait la même situation, avec une perte de chiffre d'affaires de 50%. « Les clients qui habitent loin et les personnes âgées ne viennent plus » indique le boucher. À ce problème s'ajoute celui des livraisons. « Les livreurs ne peuvent plus stationner. Les palettes ne passent pas. Il leur faut porter des charges jusqu'à 100kg » explique-t-il. Le commerçant montera son dossier pour une éventuelle indemnisation auprès de la Ville, « mais je n'y crois pas trop » glisse-t-il. « À mon ouverture, on m'a demandé une belle façade en me promettant une aide. 3 ans après je l'attends encore ».

« Un mal nécessaire pour un bien »

Sur le Parc du Marché, les pavés ont déjà été posés et les commerçants commencent à nouveau à respirer, comme à Rapid Couture. « C'est un mal pour un bien. Nos clients ont changé leurs habitudes mais continuent à venir. Nous attendons maintenant avec impatience le parc et les jeux, et espérons que ce sont les enfants et les familles qui vont se l'approprier » déclare Mikaël Langlais. En attendant, il va falloir tenir, finances comme moral, et certains commerçants craignent de devoir déjà puiser dans leur trésorerie. Ils rencontreront à nouveau les élus dans 2 jours. Une réunion publique sur le centre-ville sera également organisée pour tous les habitants le 26 septembre à 19h à Cinéville. Il y sera présenté aux habitants « les projets de la Ville de Saint-Nazaire pour améliorer le cadre de vie, favoriser la dynamique commerciale et intégrer le quartier à la Ville jardin au bord de l’océan : aménagements, stationnement, végétalisation ».